Le consommateur devenu trop vigilant pour les détaillants

Publié le 12/03/2013 à 10:43, mis à jour le 18/03/2013 à 15:12

Le consommateur devenu trop vigilant pour les détaillants

Publié le 12/03/2013 à 10:43, mis à jour le 18/03/2013 à 15:12

Par Marie-Eve Fournier

Photo: Bloomberg

Près de la moitié (47%) des consommateurs croient que leur pouvoir d’achat a diminué depuis un an, 82 % se qualifient de vigilants, 75 % sont méfiants envers les stratégies commerciales des détaillants et 72 % comparent les prix.

Ces statistiques sont loin d’être positives pour les ventes au détail, croit Jacques Pelletier, fondateur et président du conseil de L’Observateur, une entreprise de recherche marketing.

«La conséquence de cette vigilance, c’est la diminution des achats impulsifs, de tout ce qui est placé près des caisses, a-t-il mentionné à LesAffaires.com. Et quand on magasine de façon méfiante, on doute des prix, de la qualité.»

«Le client est méfiant et il se sent coupable [de ne pas voter, de ne pas s’engager dans la société, ce qui provoque indirectement la crise de confiance envers les institutions]. Ce sont deux obstacles que vous devez franchir», avait affirmé l’expert lors de sa présentation hier aux détaillants réunis dans le cadre du congrès annuel du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) qui se termine aujourd’hui.

Les commerçants doivent se battre contre un état d’esprit peu propice aux dépenses, à l’endettement élevé des consommateurs et aux perceptions … même quand elles sont erronées. C’est le cas du pouvoir d’achat, qui a plutôt augmenté de 0,7% au Québec, a mentionné Jacques Pelletier, pendant qu’il présentait les résultats d’un vaste sondage sur les habitudes de consommation réalisé pour le compte du CQCD.

«Le pire, dans tout ça, c’est que 39% des gens n’ont plus de fun dans nos magasins. C’est la gangrène qui nous guette. Pourtant, accueillir c’est simple comme bonjour et un client accueilli comme il le faut se sent plus à l’aise de dépenser.»

Forte pression sur les prix

Autre mauvaise nouvelle pour les détaillants: les consommateurs cherchent à moins dépenser. Comment? En consultant abondamment les circulaires (ce que font 81 % des Québécois), en privilégiant le «fait maison» (78%), en utilisant des coupons-rabais (59%), en achetant des biens d’occasion (49%) et en cherchant les aubaines sur le Web (33%). La pression sur les prix est donc très forte.

L’enquête de L’Observatoire révèle aussi que 45 % des Québécois ont diminué leur nombre de déplacements et que 39 % ont coupé dans leurs «dépenses plaisir».

«Ne cessez jamais d’interroger votre source de vie, c’est-à-dire vos clients. Ne les cherchez pas à droite et à gauche, il est toujours au centre. Et sachez qu’il change d’idée comme il change de chemise», a suggéré l’expert en marketing.

Ce sondage téléphonique a été réalisé en février 2013 auprès de 1000 Québécois. La marge d’erreur est d’au plus 3 %, 19 fois sur 20.

 

 

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