Coca-Cola dope ses bénéfices grâce à la hausse des prix

Publié le 22/07/2015 à 11:44

Coca-Cola dope ses bénéfices grâce à la hausse des prix

Publié le 22/07/2015 à 11:44

Par AFP

Le fabricant de boissons non-alcoolisées américain Coca-Cola s'appuie sur des hausses de prix pour stimuler sa croissance en attendant de pleinement récolter les fruits de ses réductions de coûts.

Son bénéfice net au deuxième trimestre a bondi de 20% à 3,11 milliards de dollars, soit un bénéfice par action hors éléments exceptionnels de 71 cents contre 60 cents attendus en moyenne par les analystes, selon un communiqué publié mercredi.

En présentant ces résultats aux analystes, La directrice financière Kathy Waller a indiqué que l'augmentation des prix des sodas avait été positive.

Sous pression d'un fonds activiste, Coca-Cola procède depuis quelques trimestres à des hausses de tarifs pour compenser une stagnation de la consommation de ses boissons gazeuses en Amérique du nord (Etats-Unis, Canada et Mexique), une région où les consommateurs se détournent de plus en plus de ses produits pour des problématiques de santé.

Cette stratégie, appliquée également en Europe, consiste à proposer des cannettes de sodas plus petites mais à des prix plus élevés.

En parallèle, le groupe d'Atlanta (sud-est) a étoffé son budget marketing et lancé dans ces zones une campagne baptisée "Share a coke" consistant à inscrire des noms et des messages sur les cannettes.

"Encourageants"

Les premiers résultats sont "encourageants", estime Amit Sharma, analyste chez BMO Capitals.

Certes le chiffre d'affaires a baissé de 3% à 12,15 milliards de dollars au deuxième trimestre, il est toutefois supérieur aux 12,08 milliards sur lesquels misaient les analystes.

Les volumes de ventes ont progressé de 2% sur un an, dont 1% pour les boissons gazeuses et 5% pour les boissons non-gazeuses (jus de fruits Minute Maid, eaux Dasani...).

Pour le deuxième trimestre consécutif, les ventes ont progressé en Amérique du nord, qui représente 48,7% du chiffre d'affaires, grâce à une hausse de 4% des prix. Elles s'élèvent à 5,92 milliards de dollars, en hausse de 3,5% sur un an.

Dans les pays émergents, Coca-Cola cherche à augmenter la consommation de ses boissons et se focalise surl'augmentation des volumes plutôt que celle des prix.

Les ventes ont ainsi chuté de 7,1% en Asie-Pacifique du fait d'un recul de 6% des prix, de 13% en Amérique latine et de 10,1% en Afrique.

En Europe, les revenus ont reculé de 8,5% à 1,43 milliard de dollars.

Dans toutes ces zones, Coca-Cola doit composer avec l'appréciation du dollar, qui rogne ses revenus internationaux notamment lorsqu'il les convertit en devise américaine.

Le dollar fort devrait rester un casse-tête puisqu'il devrait grever les bénéfices 2015 de 6 points de pourcentage et les ventes de 7 à 8 points, a averti le groupe.

«Nous nous attendons à ce que les fluctuations de taux de change aient un impact défavorable sur nos résultats pour 2015», a souligné le PDG Muhtar Kent, tout en indiquant que les prévisions hors effets de change restaient inchangées.

Coca-Cola est actuellement dans une "période de transition", selon M. Kent, pour s'adapter aux changements de comportement des ménages américains qui réclament des aliments plus sains et se préoccupent de maladies comme le diabète et l'obésité.

La boisson Coca Light (Diet Coke), qui est particulièrement visée, a vu ses ventes baisser de 7% au deuxième trimestre quand celles de Coca Cola Zéro ont progressé de 6%, Sprite de 3% et Fanta de 2%.

Le groupe, qui taille dans ses coûts, veut économiser 3 milliards de dollars par an d'ici 2019 et veut supprimer 1.600 à 1.800 emplois (1% de ses effectifs mondiaux).

Il se diversifie également: Coca-Cola a acheté des activités de boissons végétales et de boissons protéinées à base de céréales et de légumes en Chine, après une prise de participation de 16% dans le capital de Monster, le producteur de boissons énergisantes, confectionnées à base de caféine ou de taurine.

A Wall Street, l'action de Coca Cola progressait de 0,27% à 41,24 dollars vers 9h45.

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?