À fleur de peau, Alain Bouchard se dit sensible à son image

Publié le 29/02/2012 à 17:22, mis à jour le 01/03/2012 à 10:33

À fleur de peau, Alain Bouchard se dit sensible à son image

Publié le 29/02/2012 à 17:22, mis à jour le 01/03/2012 à 10:33

Par Marie-Eve Fournier

Le grand patron de Couche-Tard, Alain Bouchard, soutient qu’il est « sensible » à son image. Mais il s’est emporté au point de quitter précipitamment la salle où se tenait une rencontre avec les médias lorsqu’il a été question de syndicalisation.

Alain Bouchard a raconté qu’il mettait fin à une « sabbatique de conférences de quatre ou cinq ans » en venant s’adresser à l’Association des MBA du Québec, dans un hôtel du centre-ville de Montréal ce midi.

Cette rare sortie du dirigeant n’a pas manqué d’attirer la CSN, qui en a profité pour faire entendre son message sur le boulevard René-Lévesque. « Alain Bouchard, la richesse, ça se partage. Fais donc preuve de souplesse à la table de négociations », a clamé Diane David, secrétaire générale de la Fédération du commerce-CSN.

La bruyante foule de près de 200 personnes, composée de syndiqués, de lock-outés d’Olymel et d’employés de Couche-Tard était munie de sifflets, de flûtes, de drapeaux et de pancartes. « Bouchard, fais pas le smatt. Attention on va se battre », scandait la foule entre deux discours.

Pendant ce temps, les avocats de Couche-Tard réclamaient devant la Commission des relations de travail (CRT) que le contenu des témoignages soit frappés d’une ordonnance de non-publication.

Après son allocution d’une vingtaine de minutes, Alain Bouchard a accepté de rencontrer les médias à certaines conditions. « On ne pourra pas faire de commentaires, je ne prendrai pas de questions concernant les syndicats. On est présentement au tribunal, il y a des causes pendantes. En plus, nous sommes en négociations avec le syndicat de l’un de nos magasins. Alors pas de questions là-dessus, pas de réponse », a-t-il dit, sous le regard de ses gardes du corps et de son relationniste.

 

« De la provocation inutile »

Mais surprise, quelques minutes plus tard, le dirigeant a commenté l’ouverture controversée du dépanneur Provi-Soir sur la rue Saint-Denis en réponse à une question sur cette enseigne (propriété de Couche-Tard) qui prend soudainement du gallon. Le commerce qui sera opéré par un affilié a récemment fait parler de lui parce qu’il est situé à 500 mètres du Couche-Tard fermé peu de temps après la syndicalisation de ses employés (au coin des rues Saint-Denis et Beaubien).

« Honnêtement, si j’avais été informé de celui-là qui a fait les manchettes, je ne l’aurais pas ouvert. Je l’ai appris par les journaux, ce n’était pas une bonne idée », a confié Alain Bouchard.

—Vous l’auriez retardé ?

« On se serait retiré, c’est de la provocation inutile »

—Vous parlez bien de celui sur Saint-Denis près de Beaubien ?

« On parle d’autre chose »

Questionné au sujet de son image, Alain Bouchard s’est enflammé. « Bien sûr que je suis très sensible [à mon image]. Voyons donc ! J’ai fondé cette compagnie là il y a plus de 30 ans et j’en suis très fier. On a des employés extraordinaires. D’ailleurs vous devriez aller les questionner », a-t-il lancé aux journalistes, les accusant au passage de manquer d’éthique dans leur couverture des événements.

Après avoir refusé de répondre à trois autres questions et visiblement contrarié, le dirigeant a soudainement quitté la salle à la surprise générale.

 

« On ne connaissait pas encore les avocats »

Au cours de sa présentation intitulée « La petite histoire des grandes acquisitions », Alain Bouchard semblait pourtant détendu. Parfois avec un brin d’humour, il a raconté de quelle manière il a acheté les dépanneurs 7 Jours, La Maisonnée, Mac,s, Perrette et Provi-Soir au fil des ans.

En parlant de l’acquisition de la marque Couche-Tard et des 11 dépanneurs portant ce nom, en 1985, il a précisé que tout avait été négocié par des comptables. « On ne connaissait pas encore les avocats, mais on a fini par les rencontrer ! »

Lorsque deux femmes représentant la CSN se sont rendues près de la scène avec une banderole réclamant de meilleures conditions de travail pour les employés de Couche-Tard, il est resté calme et a commenté la qualité du dessin de hibou. « Il n’est pas très ressemblant, je trouve ». 

Lire aussi:

Fermeture d'un Couche-tard: la CSN crie à l'intimidation

 

 

À la une

Bourse: Wall Street clôture en ordre dispersé

Mis à jour il y a 52 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a clôturé en légère hausse.

Bourse: les gagnants et les perdants du 18 avril

Mis à jour il y a 32 minutes | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

À surveiller: Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique

Que faire avec les titres de Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes.