Vitrine du détail: Wrebbit 3D, la grenouille a trouvé sa niche


Édition du 14 Décembre 2013

Vitrine du détail: Wrebbit 3D, la grenouille a trouvé sa niche


Édition du 14 Décembre 2013

Jean Théberge et Éric Gallant, de Wrebbit 3D, présentent deux nouveaux modèles de casse-tête, l'Empire State Building et la Tour Eiffel, de plus d'un mètre de hauteur. Ils s'ajoutent à une collection qui comprend déjà le Big Ben de Londres, le Taj Mahal e

La troisième année d'existence de Wrebbit 3D s'annonce prometteuse. L'entreprise montréalaise, réincarnation de feue Wrebbit qui avait popularisé le casse-tête en trois dimensions au début des années 1990, a réalisé cette année ses premières ventes d'importance dans quarante pays. Elle croit pouvoir maintenant récolter les fruits de son travail en 2014, en visant les tripeux de casse-tête.

«Les gens se souviennent de nous et ils en redemandent», se réjouit le copropriétaire Jean Théberge qui, au moment de notre entretien, venait de répondre à une commande d'urgence de 600 unités, envoyées par avion en Grande-Bretagne.

«Vous vous imaginez combien cela leur coûtera de les recevoir par avion plutôt que par bateau ? C'est vous dire à quel point on nous apprécie dans certains milieux, fréquentés par les puzzlers», ces mordus des jeux de casse-tête de tout acabit.

Fort d'investissements privés d'un million de dollars et de prêts bancaires de 350 000 $, Jean Théberge a relancé en 2011 les activités de Wrebbit avec Éric Gallant, le fils du fondateur (Paul Gallant), emporté par le cancer, également en 2011. Installée à Anjou, l'entreprise, qui reprend peu à peu ses aises, n'a encore rien à voir avec ce qu'elle était lorsque la multinationale Hasbro en a pris le contrôle en 2005.

À l'époque, l'entreprise comptait 80 employés à temps plein, comparativement à 12 aujourd'hui. Elle occupe actuellement un local de 15 000 pieds carrés (pi2) au lieu des 250 000 pi2 dont elle bénéficiait dans l'arrondissement Saint-Laurent, lorsque Hasbro a décidé de fermer boutique en 2006.

Qu'à cela ne tienne. Car aussitôt que les brevets d'invention rachetés par Hasbro ont expiré, la nouvelle équipe s'est remise à l'ouvrage avec l'intention de s'y prendre autrement.

Par exemple, le Wrebbit nouveau fait aujourd'hui le choix de tourner le dos au marché de masse pour se remettre au service d'un créneau pointu, celui des passionnés du casse-tête.

Terminée, la multiplication des modèles

Plus question donc de multiplier les nouveaux modèles à l'infini (plus de 20 par année) comme auparavant, de produire des casse-tête dont le niveau de difficulté est inférieur ou standard (50 ou 150 pièces) ni de faire des compromis sur la qualité (en réduisant l'épaisseur des pièces en styromousse) pour satisfaire aux exigences de prix et de volume de grands distributeurs comme Walmart et Costco.

En lieu et place, le nouveau Wrebbit fait le choix de plaire à l'amateur type de casse-tête de la planète, prêt et habitué à payer de 36 $ à 40 $ dans les boutiques de jeu et les librairies spécialisées en échange d'un produit 3D de qualité (de 350 à 1 700 pièces), susceptible de lui procurer les 12 à 18 heures de «labeur» souhaitées.

Ludendo et Lafayette

Pour le moment, ce pari audacieux semble fonctionner. Il y a quelques semaines, Wrebbit signait une entente avec le géant français Ludendo. Résultat : les produits Wrebbit 3D sont depuis peu distribués dans ses 283 magasins La Grande Récré et Starjouet en France.

À compter de 2014, cette entente commerciale doit s'étendre à d'autres enseignes du groupe Ludendo, notamment les fameux magasins Hamleys d'Angleterre, également présents dans une dizaine de pays d'Europe, d'Asie et du Moyen-Orient.

Et ce n'est pas tout. Des pourparlers avec les Galeries Lafayette et la Réunion des musées nationaux lui permettent d'espérer pouvoir distribuer d'ici peu ses produits dans le tout Paris «de luxe», par l'intermédiaire notamment des boutiques du Musée du Louvre et de la Cité des sciences et de l'industrie.

Emballé, Jean Théberge tâche de rester modeste devant ces récentes victoires. Et d'éviter, ce faisant, de répéter des erreurs du passé qui pourraient compromettre la suite des choses.Ne tenant rien pour acquis, M. Théberge s'efforce aussi de s'en souvenir. Il évoque l'existence de négociations avec le groupe Relay, qui exploite des dépanneurs et des boutiques hors taxes de nombreux aéroports européens. Comme ses casse-tête, Wrebbit 3D se reconstruit, une pièce à la fois.

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