Une croissance au ralenti pour les grands détaillants, croit Moody's

Publié le 25/05/2015 à 16:52

Une croissance au ralenti pour les grands détaillants, croit Moody's

Publié le 25/05/2015 à 16:52

Par La Presse Canadienne

Les impacts de l'endettement des ménages, de la baisse du prix du baril de pétrole et du recul du huard auront des répercussions sur les grands détaillants canadiens, qui verront leur croissance ralentir en 2015, estime Moody's.

En moyenne, selon l'agence de notation, la progression du bénéfice d'exploitation de neuf grandes sociétés, dont Dollarama (TSX:DOL), Metro (TSX:MRU), Rona (TSX:RON) et Groupe Jean Coutu (TSX:PJC.A), sera moins marquée. 

Dans un rapport destiné aux investisseurs, l'analyste Peter Adu estime qu'elle devrait ainsi osciller aux alentours de 5%, ce qui représente un recul par rapport à 8% lors de l'exercice 2014.

«Moody's s'attend à ce que la progression des ventes se chiffre entre 3 et 3,5% en 2015 par rapport à 3,6% en 2014», souligne-t-il.

Selon l'analyste, cette situation s'explique en grande partie par une diminution du budget discrétionnaire des consommateurs et une augmentation du niveau de l'endettement des ménages.

Si le recul des prix à la pompe se traduit par des économies, M. Adu estime que la majorité des consommateurs utilisent ce montant pour rembourser leurs dettes plutôt que dépenser davantage. 

«Le revenu disponible pour l'achat de biens et services a fléchi et cela n'est pas de bon augure pour les ventes au détail», croit l'analyste de l'agence new-yorkaise.

De plus, la dégringolade des prix du brut continuera à provoquer des licenciements au pays, ce qui devrait miner la confiance des consommateurs tout en réduisant les dépenses.

Dollarama en pole position

Dans ce contexte, c'est Dollarama qui devrait offrir la meilleure performance, avec un bénéfice d'exploitation en hausse de huit pour cent, croit M. Adu. 

D'après lui, le détaillant d'articles à 1$ ou plus - qui exploite actuellement 955 magasins - est mieux positionné par rapport aux autres pour faire face à des turbulences économiques grâce aux bas prix offerts.

«Dollarama est le seul détaillant avec de la place pour croître en raison de la sous-représentation de ce type d'établissement dans plusieurs marchés au Canada», fait valoir M. Adu.

Rona devrait de son côté afficher une mince croissance (1 ou 2%), mais le quincailler a du pain sur la planche dans les secteurs du marketing et dans le commerce en ligne, ce qui entraînera des dépenses, souligne l'agence new-yorkaise. 

En plus d'une concurrence de plus en plus vive de la part de Lowe's et Home Depot, Moody's croit que Rona souffrira du recul des mises en chantier au Québec - son principal marché.

Pour Jean Coutu, le dossier chaud demeure le projet de loi 28 du gouvernement Couillard, qui permettra aux pharmaciens de facturer trois nouveaux actes en les obligeant toutefois à laisser sur la table environ 177 millions $.

D'après l'analyste de Moody's, cette situation pourrait inciter l'entreprise à donner un coup de pouce financier à ses pharmaciens propriétaires pour combler des manques à gagner et conserver une bonne relation avec ces derniers.

«Après être demeuré stable en 2015, nous ne voyons pas le bénéfice d'exploitation afficher une progression pour l'exercice 2016», estime-t-il. 

À l'instar de Loblaw (TSX:L) et Sobeys, Metro (TSX:MRU) devra pour sa part continuer à composer avec une présence accrue des géants Wal-Mart et Costco. Si Moody's concède que les trois chaînes canadiennes de supermarchés ont été en mesure de protéger leurs marges grâce à de la discipline du côté des coûts dans le passé, elle s'attend à ce que cela s'atténue.

«Il ne devrait pas y avoir de gains malgré la glissade du huard, puisque plusieurs fournisseurs s'approvisionnent toujours aux États-Unis», croit l'agence de notation. 

Embellie dans le commerce en ligne

Malgré des conditions plus difficiles en 2015, Moody's s'attend à ce que le commerce en ligne représente 5,9% des ventes totales dans le secteur du commerce de détail, ce qui représente une progression de 16,8%.

M. Adu s'attend à ce que le départ précipité de Target au Canada laisse une plus grande place aux entreprises canadiennes sur Internet. 

«Cela va également freiner l'arrivée de joueurs américains au pays, qui ont constamment arraché des parts de marché au cours des dernières années», croit-il.

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