(Photo: Bloomberg)

Un fonds activiste, Starboard Value LP, demande le rapprochement des distributeurs d'articles de bureau américain Staples et Office Depot, dont il est actionnaire.

Dans une lettre adressée aux conseils d'administration des deux entreprises et rendue publique mardi, le fonds new-yorkais estime qu'une fusion entre les deux créera davantage de valeur pour les actionnaires.

Le mariage Staples-Office Depot va générer, selon Starboard, des économies avec la fermeture de magasins et permettre de doubler les bénéfices opérationnels avec la création d'un mastodonte du secteur à même de concurrencer les ventes sur internet.

Le fonds, l'un des plus remuants depuis plusieurs mois avec les investisseurs Bill Ackman, Nelson Peltz et Daniel Loeb, a, en décembre, acquis des positions importantes dans Staples et s'est renforcé dans Office Depot. Il détient désormais 10% de Office Depot contre 8,6% précédemment et 6% de Staples.

«Il est temps d'agir et d'engager des conseillers pour engager des négociations avec Office Depot», enjoint Starboard.

«Staples valorise le dialogue et des contributions constructives avec les actionnaires», a réagi le groupe dans un communiqué. 

Et d'ajouter que lors de «plusieurs» rencontres avec Starboard, son conseil d'administration a signifié qu'il allait «examiner attentivement toutes les mesures qui créeraient de la valeur pour les actionnaires».

Sans détailler les mesures en question, Staples assure seulement qu'il poursuivra le dialogue avec les actionnaires désireux de contribuer à une amélioration de sa rentabilité.

La semaine dernière, la société avait nommé au sein de son conseil d'administration un ancien dirigeant de Google et annoncé une séparation entre les fonctions de directeur général et de président du conseil d'administration. Le patron Ron Sargent, qui porte actuellement les deux casquettes, a aussi renoncé à l'augmentation actée de sa rémunération.

Si Starboard juge «positifs» ces changements, réclamés par les actionnaires lors de leur dernière assemblée générale en juin dernier, le fonds regrette qu'ils aient été longs à intervenir.

Les investisseurs et fonds activistes ont pour stratégie de prendre une participation dans une entreprise qu'ils jugent mal gérée pour la contraindre à opérer des changements radicaux dans sa stratégie, au profit des actionnaires.

Les distributeurs d'articles de bureau comme Staples et Office Depot, qui vendent stylos, ramettes de papiers et cartouches d'imprimantes, doivent faire face à l'intensification de la concurrence venue d'internet. Pour y résister, Office Depot a cherché à gagner en taille en absorbant l'an dernier son concurrent OfficeMax.

Une fusion entre les deux groupes poserait probablement des problèmes aux autorités de la concurrence, puisqu'il s'agit là des deux derniers «pure players» de la distribution d'articles de bureau. Mais celles-ci avaient relevé l'évolution du paysage concurrentiel lié à l'essor du commerce en ligne pour approuver la fusion Office Depot/OfficeMax.

Starboard n'en est pas à sa première campagne. Il a accrû début janvier la pression sur l'un des pionniers de l'internet, Yahoo!, dont il prône la fusion avec AOL.

Le fonds a aussi mené une campagne victorieuse contre le conseil d'administration de la chaîne de restaurants Darden dont il a obtenu le complet renouvellement.