Tyler Brûlé: l'éléphant dans la salle

Offert par les affaires.com

Publié le 28/03/2015 à 16:15

Tyler Brûlé: l'éléphant dans la salle

Offert par les affaires.com

Publié le 28/03/2015 à 16:15

Malheureusement pour Holt Renfrew, Tyler Brûlé, ce faiseur de tendance de renommée internationale que le détaillant a choisi pour l'aider à transformer son magasin Ogilvy de la rue Sainte-Catherine Ouest, aura profité de son dernier passage à Montréal pour se mettre à dos la population de la métropole.

Quelques jours après sa venue, à l'invitation de Holt Renfrew au début de février, le fondateur des magazines Wallpaper et Monocle s'est permis de signer une chronique assassine dans le réputé Financial Times de Londres. Il se penche sur le déclin économique et culturel de Montréal comparativement aux années 1970 et 1980. Il attribue ce déclin en grande partie aux lois linguistiques « radicales » et « autres lois étranges » (quirky laws) dont s'est doté le Québec pour conserver à coût fort un statut spécial (celui de ville francophone en Amérique) que même la France, s'amuse-t-il à dire, n'a jamais ressenti le besoin d'adopter. Tout cela, précise-t-il, alors que les infrastructures urbaines de Montréal tombent en ruine.

Résultat, à ses yeux : les multinationales ont été obligées de franciser leur raison sociale, des « centaines de milliers » de Québécois sont partis pour l'Ontario, et en lieu et place des noms de multinationales sur les immeubles bordant la route entre l'aéroport Montréal-Trudeau et « ce qui a déjà été l'élégante rue Sherbrooke », se trouverait maintenant une triste suite infinie d'affiches « À vendre » ou « À louer ». 

Tyler Brûlé conclut en écrivant que « tout le concept des règles linguistiques, dans un monde de plus en plus mouvant, est simplement improductif ». Et s'il reconnaît que « le multilinguisme est un beau concept », il ne devrait pas être « imposé aux résidents de longue date, pas plus qu'aux nouveaux arrivants ni aux entreprises cherchant à investir - en particulier lorsqu'il existe au Canada une autre langue plus largement parlée ».

L'instant d'un week-end, son opinion aura fait le tour des réseaux sociaux et aura provoqué suffisamment de réactions, au point de s'attirer l'attention de médias traditionnels comme L'actualité et Les Affaires. Une attention qui n'aidera pas Holt Renfrew, qui tente depuis des années d'attirer la clientèle francophone du Québec dans ses magasins.

 

 

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