Hier, il n’y avait plus de mets préparés dans le IGA du Complexe Desjardins. Un cadre du supermarché nous a expliqué que le produit – de la fricassée de volaille – avait été victime d’un troisième rappel consécutif.
Au IGA de Saint-Lambert, la responsable de la charcuterie nous a indiqué que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) avait demandé à Ferrer de retirer ses mets, emballés sous vide – justement parce que l’emballage était déficient. Emballés sous vide, ces plats se conservent 45 jours au frigo.
Peu loquace, Ludovic Delonca, associé de Jérôme Ferrer, affirme pour sa part que sa société a pris elle-même la décision de retirer ses produits des tablettes des supermarchés IGA. «Parce qu’ils ne respectaient pas nos standards élevés», s’est-il contenté de dire. M. Delonca affirme cependant que les produits Ferrer seront de retour sur les tablettes dans la première semaine d’avril.
Sobeys, propriétaire de la chaîne IGA, nous a retourné notre appel pour nous confirmer que la société de M. Ferrer a effectivement décidé d'elle-même de retirer ses produits pour cause d'emballage déficient. Il n'y a eu que deux retraits et nion trois, selon Sobeys, et le MAPAQ n'a rien à voir là-dedans.
Jérôme Ferrer, un des chef les plus réputés au Canada (Europea, Birks Café, Le Beaver Hall, Andiamo), avait créé beaucoup d’attente chez les personnes qui ne cuisinent pas ou ne cuisinent pas tous les jours en lançant il y a quelques semaines des mets préparés haut de gamme.
Le premier était une fricassée de volaille du Québec et sa mousseline de pommes de terre au Migneron de Charlevoix, offerte dans une jolie cocotte en plastique réutilisable. La portion de 340 grammes se détaille 10,99$, soit deux à trois fois le prix des mets surgelés les plus vendus. «Mais rien à voir avec les plats congelés auxquels on est habitués», écrivait une critique culinaire.
Grand Chef Relais & Château, Jérôme Ferrer, avait dévoilé fin janvier son plat prêt-à-manger (fricassée de volaille), première création du Centre de développement agroalimentaire tradition et qualité, qu’il a lui-même fondé l'année dernière dans Grinffintown, quartier central de Montréal.
Dans une entrevue publiée cette semaine dans le journal Les Affaires, M. Ferrer déclare : «Je suis le seul restaurateur transformateur qui, en signant ses plats, nomme non seulement tous les ingrédients, mais aussi tous les producteurs qui les lui ont procurés. J'ai cherché à valoriser mon travail. Il n'y a pas de raison pour que la qualité à table ne soit pas offerte à tout le monde. L'art de bien manger peut être accessible à tous.»
