Vitrine du détail: Une régie pour les commerçants locataires


Édition du 26 Avril 2014

Vitrine du détail: Une régie pour les commerçants locataires


Édition du 26 Avril 2014

« On pourrait croire que ce sont les sociétés immobilières les plus importantes qui sont les plus voraces, mais ce n’est pas le cas », explique Glenn Castanheira, directeur de la SDC du boulevard Saint-Laurent.

Pour éviter les abus et protéger les commerçants, l'Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM) souhaite voir se créer une régie du logement commercial.

Pour le moment, le projet est à l'état embryonnaire, mais il est soutenu par la plupart des SDC membres. «Nous désirons éviter de créer un monstre administratif comme la Régie du logement, nous ne voulons pas d'un contrôle des loyers aussi strict et lourd, dit Glenn Castanheira, directeur de la SDC du boulevard Saint-Laurent à Montréal et partisan du projet. L'idée serait de fixer un plafond pour éviter des hausses abusives de loyer et d'avoir un bail commercial standardisé, car actuellement, un bail commercial peut être signé sur un chiffon.»

Cette question étant du ressort du gouvernement du Québec, des contacts avaient été établis avec des élus péquistes avant que l'élection du PLQ ne vienne changer la donne. Pour convaincre le futur gouvernement libéral, le soutien de la Ville de Montréal sera essentiel. «Nous en avons parlé avec la Ville, mais nous n'avons pas encore entrepris de discussions officielles», déclare Mike Tarente, président de l'ASDCM. Cependant, le dossier est mis de côté pour le moment, car le développement des artères commerciales est une priorité plus urgente aux yeux de l'ASCDM.

De nombreux commerçants souffrent

Actuellement, les loyers et les baux commerciaux ne sont pas encadrés. Pour les commerçants, tout dépend donc du bon vouloir des propriétaires. En raison du ralentissement économique, de nombreux commerçants souffrent, et le poids du loyer devient parfois trop lourd pour une partie d'entre eux. «Certains propriétaires prennent des arrangements avec ceux qui éprouvent des difficultés à payer, car l'hiver a été très long, indique Catherine Raymond, directrice de la SDC de Québec. Mais il y a toujours quelques propriétaires qui augmentent les loyers.»

Une décision qui s'explique parfois par une mauvaise connaissance de la réalité vécue par les commerçants. «Certains propriétaires sont des entreprises de Toronto qui n'ont pas un pied dans le marché et qui décident d'appliquer la même hausse partout au Canada», ajoute Mme Raymond.

M. Castanheira a lui aussi constaté de fortes différences entre les propriétaires. «On pourrait croire que ce sont les sociétés immobilières les plus importantes qui sont les plus voraces, mais ce n'est pas le cas. Nous n'avons pas non plus reçu de plainte de la part de locataires dont les propriétaires sont représentés par des agences, explique-t-il. Le problème, ce sont les propriétaires indépendants qui ont souvent hérité du bâtiment et qui n'ont pas intérêt à l'entretenir ou à le louer.»

N'ayant pas d'hypothèque à rembourser, certains d'entre eux préfèrent en effet laisser des locaux vides plutôt que de baisser leurs prix, le bâtiment prenant quand même de la valeur tous les ans. «Ces propriétaires sont une minorité, mais leur impact est important, et cela nuit aux commerces environnants», ajoute M. Castanheira.

Un avis partagé par Zach Macklovitch, qui tient le restaurant SuWu et le bar Appartement 200 sur le boulevard Saint-Laurent. «Ces locaux vides ne donnent pas d'ambition à la rue, se désole-t-il. J'aimerais au contraire qu'il y ait plus de concurrence pour que cela attire plus de gens.»

En plus du loyer de base, les commerçants doivent également s'acquitter des taxes municipales si leur bail le stipule. «Les taxes foncières sont très élevées à Montréal, à Laval et sur la Rive-Sud», juge Sylvain Charron, vice-président, services immobiliers, Québec chez Oberfeld Snowcap. Selon une étude publiée en octobre dernier par la firme de services-conseils en immobilier Groupe Altus, Montréal remporte la palme des villes canadiennes où le fardeau fiscal est le plus lourd. Les commerçants y payent 38,26 $ de taxes foncières commerciales pour chaque tranche de 1 000 $ d'évaluation. Ce taux s'élève à 30,36 $ pour Toronto. La moyenne des huit grandes villes, Vancouver, Calgary, Toronto, Halifax, Winnipeg, Edmonton, Montréal et Ottawa, est de 26,85 $.

«Certains propriétaires veulent faire payer la quasi-totalité des taxes aux locataires, alors que ces derniers n'occupent qu'une partie du bâtiment», s'indigne M. Castanheira.

En effet, les commerçants sont parfois mal informés des baux commerciaux qu'ils signent, alors que certains propriétaires font signer de longs baux rédigés avec l'aide d'avocats. «Il faut toujours faire lire le bail par un notaire ou un avocat, recommande le directeur. De plus en plus de commerçants le font, mais pas la majorité.»

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