Nestlé acquiert la division nutrition de Pfizer pour 11,9 milliards

Publié le 23/04/2012 à 08:38, mis à jour le 23/04/2012 à 08:38

Nestlé acquiert la division nutrition de Pfizer pour 11,9 milliards

Publié le 23/04/2012 à 08:38, mis à jour le 23/04/2012 à 08:38

Par AFP

Le groupe suisse Nestlé a annoncé lundi le rachat pour 11,85 milliards de dollars américains (8,98 milliards d'euros) en numéraire de l'activité alimentation infantile de l'américain Pfizer, une opération permettant au géant helvétique de renforcer sa position dans les marchés en pleine croissance des pays émergents.

Cette acquisition, déjà largement éventée dans les médias qui citaient également Danone comme acquéreur potentiel, constitue pour Nestlé un retour aux sources, puisque le groupe de Vevey (ouest) a débuté son activité en 1866 avec le lait en poudre pour bébés.

Avec ce rachat, le numéro un mondial de l'alimentaire a "réellement renforcé (sa) présence dans la nutrition infantile", s'est félicité le directeur général Paul Bulcke, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, expliquant que Pfizer Nutrition bénéficiait d'une large présence géographique complémentaire à celle du groupe suisse.

De fait, Pfizer Nutrition, qui emploie 5.400 personnes et qui a réalisé l'année dernière un chiffre d'affaires de 2,1 milliards de dollars en hausse de 15%, est solidement implanté dans les pays émergents, qui représentent un moteur de croissance important pour les années à venir. Les ventes de la division, sous les marques notamment Promil ou SMA, devraient atteindre cette année 2,4 milliards, selon les estimations de Nestlé.

La branche Nutrition du laboratoire pharmaceutique américain réalise 85% de ses ventes en Asie et une grande partie en Chine. Cette division, qui développe des aliments destinés aux nouveaux-nés jusqu'aux enfants âgés de 7 ans, a été qualifiée par le directeur financier de Nestlé, Wan Ling Martello, d'"activité dynamique", bénéficiant d'une "forte position en Chine et dans d'autres marchés asiatiques" et qui est "très bien positionnée pour la croissance future".

Le PDG de Pfizer, Ian Read, a pour sa part indiqué dans un communiqué que "la vente de l'activité Nutrition à Nestlé est conforme à la volonté de Pfizer de générer la meilleure valeur pour les actionnaires".

Le groupe américain table sur une finalisation de l'opération au premier semestre 2013. Mais les autorités de la concurrence dans plusieurs pays vont d'abord se pencher sur cette acquisition.

Nestlé voit quant à lui ce rachat comme "une combinaison gagnante", venant s'ajouter à sa large gamme de produits pour bébés, comme le lait en poudre, des plats préparés et des céréales, sous sa propre marque ou la marque Gerber. Le groupe a réalisé au premier trimestre un chiffre d'affaires en hausse de 5,6% à 21,4 milliards de francs suisses (17,8 milliards d'euros). Sa division nutrition, qui comprend les aliments pour bébés, a enregistré une croissance organique de 5,8% sur la période.

Le marché de l'alimentation pour enfants a été estimé à environ 30 milliards de dollars, avec une croissance annuelle de 10%, selon le cabinet d'études Euromonitor. Selon ce dernier, les pays émergents représentent 73% de ce marché. La Chine représente à elle seule le plus important potentiel, avec un taux de croissance estimé à 19% sur la période 2010-2016, a précisé Euromonitor.

Dans les pays en développement, "l'expansion du mode de vie occidental et la progression du niveau de vie devraient porter la demande en aliments pour bébés", ont souligné les analystes de la banque Notenstein.

A la Bourse suisse, l'action Nestlé reculait de 2,63% à 55,60 francs suisses, dans un marché en baisse de 1,69% à 09H28 GMT. Le titre souffrait lundi du versement du dividende, qui faisait mécaniquement reculer le cours.

Les analystes, qui ont applaudi cette opération, ont cependant jugé le prix de vente trop élevé, ces derniers ayant évalué le rachat à environ 10 milliards de dollars (7,56 milliards d'euros).

Nestlé dispose, depuis la vente en 2010 d'Alcon à Novartis pour 51,6 milliards de dollars, d'importantes liquidités lui permettant de réaliser des acquisitions.

Le géant helvétique n'est donc pas prêt de freiner sa politique d'acquisition. Il s'apprêterait ainsi à s'offrir le numéro un européen des surgelés Iglo, qui a dégagé l'année dernière un chiffre d'affaires de 1,6 milliard d'euros et que le fonds Permira veut vendre, selon le Financial Times Deutschland.

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