Metro: non à un code de conduite pour protéger ses fournisseurs

Publié le 27/03/2014 à 06:23

Metro: non à un code de conduite pour protéger ses fournisseurs

Publié le 27/03/2014 à 06:23

Par La Presse Canadienne

Photo: Bloomberg

Le chef de la direction de l'épicier montréalais Metro, Éric La Flèche, s'oppose aux appels en faveur d'un nouveau code de conduite qui protégerait les fournisseurs face aux demandes de réductions de prix de la part des grandes chaînes d'alimentation.

M. La Flèche a soutenu mercredi, lors de la conférence annuelle de la CIBC à l'intention des investisseurs dans le commerce de détail et les produits grand public, que les conditions des ententes de Metro avec ses fournisseurs étaient «très concurrentielles» et équitables.

Néanmoins, il a ajouté qu'il n'accepterait pas que ces fournisseurs compensent les pertes subies avec d'autres chaînes d'alimentation au détriment de Metro.

«J'ai été très clair avec nos fournisseurs lors de notre rencontre l'automne dernier quant au fait que les synergies dans l'approvisionnement que certaines personnes réclament ne se feront pas à nos dépens», a-t-il exprimé.

Les tensions entre les détaillants et les fournisseurs ont pris de l'ampleur depuis que Sobey's, qui a allongé 5,8 G$ pour acquérir les actifs canadiens de l'épicier américain Safeway, a réclamé des réductions de prix rétroactives.

Le chef de la direction de la société mère de Sobey's, Empire, Marc Poulin, a fait valoir à la même conférence que ses relations avec les fournisseurs étaient «harmonieuses» malgré d'âpres négociations attribuables, selon ses dires, à l'harmonisation des diverses ententes sous Sobey's et Safeway.

M. Poulin a dit qu'Empire cherche à obtenir des fournisseurs une réduction de prix de l'ordre de 1% dans le cadre d'un effort plus large pour générer des économies de 200 M$ sur trois ans, dont la moitié dans la première année de l'acquisition.

L'enjeu a aussi été soulevé devant le Bureau de la concurrence du Canada, qui a récemment approuvé la prise de contrôle pour 12,4G$ de Shoppers Drug Mart, Pharmaprix au Québec, par Loblaw.

Tout de même, l'agence fédérale a interdit aussi certains «comportements bien précis» de Loblaw à l'égard des fournisseurs afin de maintenir des marchés concurrentiels.

Pression sur des marges très minces

Plusieurs épiciers et fournisseurs ont appelé à un code de conduite pour s'assurer d'un terrain de jeu équitable alors que la tendance est à la consolidation en raison de la vive concurrence de la part d'entreprises américaines. Ils ont fait valoir que la situation ajoute de la pression sur des marges déjà très minces.

"Nous estimons avoir la taille et la portée pour très bien se tirer d'affaire (...) et être le bon partenaire pour les fournisseurs qui désirent faire croître leurs activités au Québec et en Ontario", a affirmé M. La Flèche.

Le chef de la direction d'Empire a fait valoir pour sa part que les fournisseurs veulent ultimement avoir accès au réseau étendu du groupe dans l'Ouest canadien et offrir des promotions à leurs clients.

"Nous avons effectivement beaucoup à offrir, et nous sommes plutôt satisfaits dans l'ensemble des relations avec nos fournisseurs", a affirmé M. Poulin, ajoutant que rien ne semble compromettre les objectifs de réduction des coûts de l'entreprise.

Les deux chaînes d'alimentation soutiennent que le secteur demeure très concurrentiel dans un contexte de demandes des consommateurs pour une valeur ajoutée.

En plus d'améliorer leurs bannières à prix réduits, Metro et Sobey's disent aussi travailler à offrir cette valeur ajoutée dans les bannières conventionnelles grâce notamment à des produits meilleurs pour la santé.

Metro élargit aussi ses activités de pharmacie en se préparant à ouvrir 18 magasins dans les succursales Target au Québec ce printemps ou cet été.

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