Metro et Overwaitea se rejoindront-ils en Ontario?

Publié le 09/07/2015 à 16:12

Metro et Overwaitea se rejoindront-ils en Ontario?

Publié le 09/07/2015 à 16:12

Par Dominique Beauchamp

(Photo: LesAffaires.com)

De sa perche de Colombie-Britannique, l’épicier appartenant à Jim Pattison, Overwaitea Food Group, prend de l’expansion vers l’Est, tandis que Metro n’a pas d’épicerie dans l’Ouest.

Les deux sociétés  membres du même regroupement d’achat se rejoindront-elles en Ontario un jour pour sceller une union qui créerait un troisième épicier national?

Même si un tel scénario est improbable à court terme tout au moins, il ne manque pas de refaire surface, comme c’est le cas depuis que les 226 magasins Canada Safeway ont échappé à Metro, en 2013.

Sa rivale Sobeys/IGA a payé 5,8G$ pour l’épicier de l’Ouest, dont l’intégration s’avère laborieuse.

Or, le Financial Post nous apprend qu’Overwaitea étend ses ailes en Saskatchewan et au Manitoba, avec l’ouverture de 40 épiceries Save-on-Foods, sa principale enseigne, d’ici 3 à 5 ans.

Trois Save-on-Foods ouvriront leurs portes à Winnipeg, et quatre autres à Regina, Saskatoon, Yorkton et Moose Jaw, dès 2016.

Overwaitea pourrait aussi faire entrer son enseigne urbaine Urban Fare, dans les grandes villes du Manitoba et de la Saskatchewan, si elle déniche de bons emplacements.

«Nous n’avons aucun plan pour entrer en Ontario et au Québec», dit son président Darrell Jones, en entrevue.

M. Jones y voit une simple poursuite de la lente expansion de ses épiceries de quartier, tout en écartant toute combinaison avec Metro, dont il salue l’excellente gestion au passage.

Overwaitea est sortie de la Colombie-Britannique il y a 20 ans pour amorcer une expansion en Alberta et l'entreprise continue d’ouvrir de nouvelles épiceries dans ce marché depuis.

La spéculation d’une union possible entre les deux épiciers fait jaser les observateurs et les analystes, reconnaît-il, mais ça ne reflète pas la réalité, indique M. Jones.

«Ils font ce qu’ils ont à faire dans l’Est, et nous, dans l’Ouest. Ça restera probablement le cas pour longtemps encore», dit-il, en ajoutant que Jim Pattison est surtout un bâtisseur et pas un vendeur.

Kevin Grier, un analyste indépendant du secteur de l’alimentation, croit que l’expansion d’Overwaitea diminue probablement les chances d’une union à court terme. «Si j’étais Metro, j’attendrais qu’Overwaitea avance ses plans d’expansion. Tous assurent qu’il ne sont pas à vendre, jusqu’à ce qu’une offre difficile à refuser arrive», dit-il, au Financial Post.

Overwaitea compte 145 épiceries et réalise un chiffre d’affaires estimé à 3,5 à 4G$US ainsi qu’ un bénéfice d’exploitation évalué à 200-250M$US par Supermarket News.

Le pdg de Metro, Éric Laflèche, n’a jamais caché qu’une acquisition l’aiderait à améliorer son pouvoir d’achat, ni son intérêt pour Overwaitea, mais il a toujours pris soin d’ajouter qu’il resterait toujours discipliné dans ses achats.

En attendant, Metro fait patienter ses actionnaires avec des rachats d’actions et de meilleurs dividendes. Une stratégie qui rapporte puisque son titre a bondi de 55% depuis un an, par rapport à 35% pour celui de Loblaw et de 25% pour celui du propriétaire de Sobeys/IGA, Empire.

Metro aurait d'amples ressources pour avaler Overwaitea. La valeur des 32,2 millions d'actions qu'elle détient toujours dans Alimentation Couche-Tard, atteint 1,6 milliard de dollars.

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