Les yogourts Iögo seront vendus à Hong Kong

Publié le 12/10/2017 à 12:00

Les yogourts Iögo seront vendus à Hong Kong

Publié le 12/10/2017 à 12:00

La société québécoise Ultima n’a pas fini de nous surprendre. Cinq ans après le lancement de la marque Iögo, le fabricant de yogourt se prépare à attaquer le marché de Hong Kong.

L’entreprise de Saint-Hubert vient en effet d’obtenir la confirmation d’une première commande importante de yogourt de la part de la société chinoise Dairy Farm International, l’un des plus importants distributeurs alimentaires de cette ancienne colonie britannique, rétrocédée à la Chine en 1997.

Au moment d’écrire ces lignes, Ultima n’était pas en mesure de préciser le type ou la quantité de yogourt commandé par Dairy Farm. «Par contre, nous pouvons vous dire qu'elle se destine aux tablettes réfrigérées de Wellcome, la principale chaîne d’épicerie de Dairy Farm à Hong Kong», a confirmé à Les Affaires, Diane Jubinville, directrice des communications corporatives d’Ultima.

Il ne s’agit là que d’une première étape pour cette entreprise qui, étrangement, a choisi de consacrer à cet archipel de sept millions d'habitants l’essentiel de ses efforts de développements étrangers des prochaines années. Elle s’attend, en outre, à ce que Park N Shop, un autre grand distributeur alimentaire de l’endroit, puisse aussi se laisser tenter par les yogourts des marques Iögo et Olympic d'Ultima, au cours des prochaines semaines.

Un tremplin vers le reste de l’Empire

L’objectif avoué d’Ultima, devenu le principal transformateur de yogourt au Canada: tester ses différents formats de yogourt auprès des consommateurs de l’endroit et définir par la suite les prochaines étapes de son développement en Asie.

«Nous y allons avec l’intention d’écouter. D’écouter et d’apprendre, tout en ayant  la conviction que nous pouvons parvenir à nous y tailler une place de choix», a expliqué son président Martin Parent, en entrevue Ce dernier connaît bien le continent asiatique pour avoir travaillé plusieurs années en Thaïlande pour le compte de Cadbury, géant britannique de la confiserie, passé aux mains de Mondelez International après son rachat de Kraft Foods en 2012.

«Certes, la Chine est plus éloignée que les États-Unis - un marché qu'on croirait naturel- et comporte des caractéristiques qui lui sont propres. En raison de la distance et de la nature périssable du produit, par exemple, la livraison doit se faire par avion. Mais si le défi est grand, le potentiel de bénéfice l’est tout autant», dit-il, précisant au passage que les dix plus grandes villes de Chine réunies sont à elles seules plus populeuses que le marché des États-Unis dans son ensemble. 

Les trois cartes d’Ultima en Chine

Ses concurrents sont déjà sur place. Le géant européen Danone est bien présent sur le territoire de Hong Kong. Il en va de même de l’américaine Yoplait, qu’Ultima connaît bien pour détenir depuis plus de quarante ans la licence de fabrication de ses produits pour tout le marché canadien.

Pour se distinguer de cette concurrence, Ultima prévoit en outre mettre de l’avant ses gammes de produits sans lactose. Il est bien connu dans l’industrie alimentaire que les consommateurs d’origine asiatique présentent une plus grande prévalence d’intolérance aux produits laitiers.

Considérant cet important frein à la consommation, on estime que les produits sans lactose développés ces dernières années, spécifiquement pour sa marque Iögo, a des chances d’attirer la curiosité et l’intérêt d’une large part des consommateurs asiatiques.

Du lait sans mélamine 

Autre élément de distinction : un produit importé de fabrication entièrement étrangère. Danone et Yoplait sont également des marques étrangères. Mais à la différence des yogourts d’Ultima, leurs produits sont fabriqués localement à partir de lait des environs, précise M. Parent.

Or, plusieurs ont en mémoire les scandales successifs qui ont frappé l’industrie laitière chinoise. Pour mémoire, le scandale de la mélamine mêlé au lait maternisé avait entraîné la mort d’au moins six bébés et provoqué des maladies chroniques chez 300 000 autres.

Même si la situation semble s’être sensiblement améliorée depuis – en dépit de la découverte fréquente de nouveaux cas de lait frelaté -, la crainte demeure chez les hongkongais. 

Des vaches canadiennes

Enfin, Martin Parent entend jouer à fond la carte de l’origine canadienne. En Asie, peut-être plus qu’ailleurs, un label de qualité important est associé à tout ce qui est produit au Canada.

Le Canada est généralement perçu favorablement. L’industrie du sirop d’érable, comme celle du vin de glace, peuvent le confirmer. Roots, Canada Goose et Sorel, des marques jouant à fond leur origine canadienne, ont toutes connu un succès important sur le continent.

En faisant bien ressortir cet aspect de l’origine canadienne, «de produits frais, faits au Canada à base de vrai lait de vaches 100% canadiennes, j’estime que nous avons de bonnes chances de réussir à séduire une part du marché», explique M. Parent. 

Les États-Unis, viendront peut-être ensuite. Idem pour ce qui est de l’Europe, un marché où le yogourt est en proie à une immense concurrence. Mais pour l’instant insiste M. Parent: «Hong Kong présente des occasions réelles que nous comptons bien explorer.»

Outre la Chine, suivront si tout va bien d’autres pays de l’Asie du Sud-Est, autant de marchés populeux et en développement, que le président se garde bien de nommer. L’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon, ne seraient pas pour l’heure dans les cartons.

En manchette de Les Affaires cette semaine:

À la recherche du consommateur léger

 

 

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