Les exportateurs en arrachent toujours

Publié le 22/10/2009 à 10:14

Les exportateurs en arrachent toujours

Publié le 22/10/2009 à 10:14

La crise n’a pas frappé avec la même intensité dans toutes les régions de la province. Photo : Bloom

Une enquête démontre que loin d’être terminées, la crise financière et ses suites continuent d’heurter de plein fouet les entreprises exportatrices du Québec.

PLUS: Importante chute des exportations québécoises

À tel point que pas moins de 85% d’entre-elles affirment avoir été affectées par la crise financière et que le quart prévoient, avant longtemps, devoir encore sabrer dans leur personnel pour demeurer à flot.

Tel est le résultat d’un sondage Léger Marketing, mené pour le compte des Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), entre les 12 et 15 octobre derniers.

Il s’appuie sur les réponses obtenues à un questionnaire réalisé par Internet, auprès de 150 entreprises exportatrices de la province. Du nombre, le tiers étaient membres des MEQ.

En raison du nombre limité de répondants, les résultats de ce sondage comporte une marge d’erreur importante «de plus ou moins 8%, 19 fois sur 20». Sa diffusion coïncide avec une série de rencontres annuelles prévues (22 octobre), entre une délégation du MEQ et des parlementaires de Québec.

 Des dommages inégaux

Selon ce sondage, la crise n’a pas frappé avec la même intensité dans toutes les régions de la province. Sans surprise, les entreprises de la région de Québec ont été moins durement frappées (75%) que celles de la région montréalaise (84%) et des autres régions (89%).

De l’ensemble des répondants, une majorité équivalente de 84% des entreprises exportatrices soutiennent avoir constaté une baisse de la valeur de leurs commandes, contre 2% seulement qui ont remarqué le contraire.

De toutes les entreprises ayant enregistré une baisse de commandes, 38% d’entre-elles estiment avoir connu une chute de plus de 20% de leur valeur. Le cinquième des répondants (22%) évaluent leur baisse de commandes à moins de 10% et le quart (24 %) l’évaluent entre 10 et 19%.

 Des mises à pied encore à venir

La situation serait à ce point difficile pour les entreprises exportatrices, que le quart d’entre-elles (24%) estiment que le nombre de leurs employés diminuera au cours des trois prochains mois, alors que la moitié d’entre-elles (51%) estiment que leur nombre d’employés demeurera le même.

« Ce résultat démontre combien les entreprises n’ont pas encore ressenti les effets de la reprise, dont les économistes nous parlent pourtant depuis des mois, remarque Simon Prévost, président des Manufacturiers et exportateurs du Québec. À l’évidence, les mise à pied ne sont pas terminées.»

Des difficultés qui se reflètent également du côté de l’accès au crédit, plus difficile à obtenir pour 35% des entreprises exportatrices, et ce même depuis que les premiers signes de reprise économique sont apparus, en juillet dernier.

Exporter pour s’en sortir

Mais une chose semble claire, crise financière ou non, les entreprises exportatrices du Québec ne semblent pas avoir fait une croix sur le développement de nouveaux marchés. Pour faire face à la crise actuelle, 49% évoquent le développement de nouveaux marchés, 36% l’élaboration de nouveaux produits, et 28% la révision de leurs processus.

Seulement 9% évoquent la possibilité de recourir à la sous-traitance, 11% l’amélioration de leur chaîne d’approvisionnement, 15% la formation du personnel, et 20% l’investissement dans leur machinerie.

Et cela, en dépit de la récente remontée de la valeur du huard canadien par rapport au dollar US, normalement favorable à l’acquisition de nouveaux équipements de production.

 

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?