Le retour du magasin général


Édition du 30 Août 2014

Le retour du magasin général


Édition du 30 Août 2014

Quand une municipalité perd son poste d'essence, c'est toute une communauté qui doit subir les conséquences de la dévitalisation. «C'était le seul commerce qui restait au village. On ne pouvait pas le laisser fermer», explique Gabriel Martel, maire depuis 30 ans de Saint-André-du-Lac-Saint-Jean, une bourgade de quelque 500 âmes.

Lorsque l'ancien propriétaire a pris la décision de fermer les portes en 2011, le maire est allé à sa rencontre pour négocier des arrangements en attendant de former une coopérative qui prendrait la relève. Six mois et 200 membres plus tard, le poste d'essence, le dépanneur et le restaurant devenaient la propriété de la coop.

Plusieurs villages du Québec retrouvent ainsi un souffle de dynamisme entrepreneurial, grâce à l'initiative de citoyens qui remettent au goût du jour le concept de magasin général d'antan, avec une offre de services améliorée.

Une source d'inspiration

En mai 2012, c'est au tour du poste d'essence de Petit-Saguenay de fermer ses portes. Pour les citoyens, il est impensable de renoncer à un tel service de proximité. S'inspirant de la réussite de Saint-André, une coopérative est mise sur pied. Plus de 300 citoyens sur les 727 habitants du village rejoignent ses rangs.

Les membres de la coopérative décident de construire un magasin général à l'endroit où se trouvait le poste d'essence. Les investissements nécessaires au projet s'élèvent à 1,8 million de dollars. La communauté se mobilise et récolte plus de 110 000 $ dans le village en plus d'aller chercher 650 000 $ en subventions du gouvernement du Québec et d'organismes locaux.

En mars dernier, le magasin général, qui emploie une vingtaine de personnes, ouvre ses portes en offrant les services d'épicerie, de poste d'essence, de quincaillerie de proximité, de restauration, de club vidéo ainsi qu'un comptoir de la SAQ.

«C'est un jalon important de la démarche de revitalisation, mentionne Philôme Lafrance, agent de développement de Petit-Saguenay. Il reste beaucoup de défis à relever, mais les citoyens sont maintenant plus optimistes pour l'avenir. On n'a pas attendu que les solutions viennent de l'extérieur. On sait que l'on peut réaliser des choses par nous-mêmes.»

Même combat à Saint-Fidèle

Le petit village de Saint-Fidèle a vu quant à lui son poste d'essence disparaître en 2006, puis l'épicerie en 2010. Lassés de la situation, des citoyens se sont regroupés. Après 30 mois de travail, une coopérative de solidarité prenait forme regroupant 400 membres, soit la moitié de la population de 800 personnes... La coopérative prend la décision de construire un magasin général, un projet de 1,3 M$, dont 48 000 $ proviennent de contributions des membres.

Le 12 juin dernier, le commerce de 4 500 pieds carrés ouvrait ses portes. «Ça redonne de la fierté aux villageois, estime Robert Martin, vice-président de la coopérative. C'est devenu un lieu de rencontre.» En plus de l'épicerie et de la station-service, le magasin général regroupe un casse-croûte, un comptoir de mets préparés, une boucherie et un comptoir de la SAQ. La Caisse populaire a même déménagé ses locaux dans le magasin général. Tous ces services donnent de l'emploi à onze personnes, dont huit à plein temps.

Des villages qui se mobilisent

Saint-André-du-Lac-Saint-Jean : 200 membres de la coopérative par rapport à une population de 500 habitants

Petit-Saguenay : 300 membres par rapport à une population de 727 habitants

Saint-Fidèle : 400 membres par rapport à une population de 800 habitants

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