L'Accord sur le commerce intérieur vivement dénoncé

Publié le 06/10/2009 à 14:00

L'Accord sur le commerce intérieur vivement dénoncé

Publié le 06/10/2009 à 14:00

Par La Presse Canadienne

Le ministre de l'Agriculture, Claude Béchard, croit que le Québec pourra défendre son industrie. Pho

L'Accord sur le commerce intérieur (ACI) suscite une levée de boucliers chez les consommateurs et l'Union des producteurs agricoles (UPA).

A la tête d'une coalition regroupant, entre autres, Option consommateurs et l'ACEF Québec, l'UPA a imploré mardi le gouvernement Charest de ne pas entériner les dispositions agricoles contenues dans l'ACI.

Le temps presse pour l'UPA puisque la ratification de l'Accord est prévue la semaine prochaine, le 15 octobre, à Whitehorse, dans les Territoires du Nord-Ouest.

Le puissant lobby agricole soutient que l'ACI menace la "spécificité" de l'agroalimentaire québécois, notamment le mécanisme de gestion de l'offre, les règles d'étiquetage et les normes de composition des aliments.

En vertu de l'ACI, toute règlementation perçue comme une entrave au commerce pourra faire l'objet d'une plainte d'une entreprise ou d'une province, a expliqué le président général de l'UPA, Christian Lacasse, en conférence de presse à Québec.

Par exemple, a-t-il illustré, une entreprise canadienne pourrait contester l'obligation québécoise d'utiliser du lait frais pour fabriquer du yogourt.

"En clair, cela veut dire l'arrivée dans nos épiceries de yogourt sans lait frais. Ça veut dire aussi l'importation de pommes des autres provinces en pleine saison des pommes au Québec, ça veut dire aussi des aliments bio qui ne respectent pas les normes du Québec", a dit M. Lacasse.

Avec cet accord de commerce pancanadien, le Québec abdique ses pouvoirs de juridiction en matière agroalimentaire aux profits du commerce et de l'industrie, a résumé le leader syndical.

"Cela va laisser tout le champ libre aux industriels de l'alimentation de décider ce qu'il y aura dans notre assiette. C'est encore une fois l'alimentation au service du commerce. C'est laisser l'entière liberté à l'industrie de convenir de ce qu'on doit manger au Québec", a-t-il soulevé.

Pour l'UPA, le premier ministre Jean Charest doit intervenir pour empêcher le "nivellement par le bas" des normes agroalimentaires que présage l'ACI.

Mais le gouvernement n'a pas l'intention de reculer dans ce dossier et entend bel et bien ratifier l'Accord sur le commerce intérieur.

Le ministre de l'Agriculture, Claude Béchard, croit que le Québec sera parfaitement en mesure de défendre son industrie agroalimentaire devant les autres provinces.

"Dans n'importe quel accord de commerce, il y a des mécanismes de contestation. On ne peut pas empêcher ça, mais on peut se défendre bec et ongles. En plus, avec l'entente Québec-Ontario, notre rapport de force est augmenté considérablement", a commenté M. Béchard.

Quant à la gestion de l'offre, une politique si chère à l'UPA, son maintien a fait l'objet d'un consensus de toutes les provinces, a fait remarquer le ministre. "Tous les premiers ministres se sont engagés dans une déclaration commune à protéger la gestion de l'offre et la mise en marché. C'est une première", a-t-il souligné, voulant se faire rassurant.

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