Jean Coutu-Metro : pas de mariage forcé, mais…

Publié le 15/07/2013 à 15:38, mis à jour le 15/07/2013 à 15:47

Jean Coutu-Metro : pas de mariage forcé, mais…

Publié le 15/07/2013 à 15:38, mis à jour le 15/07/2013 à 15:47

Par Stéphane Rolland

Groupe Jean Coutu a beau nier son intention d’unir sa destinée à celle de Metro, le mariage de Shoppers Drug Mart et de Loblaw remet cette idée à l’avant-plan. Les deux entreprises québécoises ne pourront rester indifférentes à l’union de leurs concurrentes ontariennes, selon des experts interrogés par LesAffaires.com.

L’expansion de Walmart dans les secteurs de l’épicerie et de la pharmacie et l’arrivée de Target forcent les deux secteurs à se consolider, rappelle JoAnne Labrecque, professeure à l’HEC. Même si des analystes estiment que Jean Coutu serait une cible idéale pour Metro, ce scénario n’est pas inévitable, selon elle.

« Jean Coutu est un bon joueur dans son marché et a les moyens de faire des acquisitions, commente la spécialiste du commerce de détail. Pour sa part, Metro a déjà commencé à se diversifier dans l’épicerie ethnique avec l’achat d’Adonis. »

Loblaw a conclu une entente en vue d’acquérir Shoppers Drug Mart pour un montant de 12,4 G$, ont annoncé les deux entreprises lundi. La société torontoise exploite 1 240 établissements au pays, dont 176 Pharmaprix au Québec. Loblaw pense pouvoir réaliser 300 M$ en synergie annuellement au cours des trois prochaines années.

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La transaction survient au moment où l’intérêt de Metro pour le Groupe Jean Coutu est le sujet de beaucoup de spéculations. L’épicier est à la recherche d’acquisitions après la vente de la moitié de sa participation dans Alimentation Couche-Tard au début de l’année. Des analystes ont identifié Jean Coutu comme une cible probable. Annoncée à la mi-juin, la vente de Safeway à Sobey’s, le propriétaire de l’enseigne IGA, a réduit la liste de candidats potentiels.

Si Metro décide comme le fait Sobey’s de se concentrer sur l’industrie de l’épicerie, ce serait un «choix stratégique viable », pense Yan Cimon, professeur à la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval. « C’est possible parce que Metro est très efficiente, explique-t-il. Metro n’a pas une présence si forte à l’extérieur du Québec et de l’Ontario. Ils vont devoir se trouver une niche. Ça pourrait être l’efficience des opérations. »

D’ailleurs, il n’est pas certain que Loblaw parvienne à obtenir les 300 M$ de synergies qu’elle a promises. « Loblaw a mis la barre haute, ajoute M. Cimon. Ce sera difficile. La saisonnalité des produits n’est pas la même pour une pharmacie et une épicerie. »

L’achat de Groupe Jean Coutu serait « logique », croit William Chisholm, analyste spécialisé dans le secteur du commerce de détail chez McDougall, Mc Dougall, McTier. « Jean Coutu domine son marché et a une situation financière enviable, commente l’analyste de Toronto dans un entretien téléphonique. Néanmoins, la famille Coutu semble avoir peu d’appétit pour une telle transaction.» 

En public, Jean Coutu, le fondateur et président du conseil de l’entreprise qui porte son nom, affirme se trouver du côté des acheteurs, et non de celui des vendeurs. Selon la circulaire de la société, l’entrepreneur et sa famille détiennent 92,8% des votes, grâce aux actions multivotantes de catégorie B.

« Nous n’avons jamais manifesté le désir de vendre, a répondu François J. Coutu, le pdg et le fils du fondateur, en marge de l’assemblée des actionnaires la semaine dernière. On a tout ce qu’il faut en place pour maintenir la croissance. On veut transmettre l’expérience qu’on a acquise. »

Sans dettes, Groupe Jean Coutu peut compter sur : une encaisse de 185 M$, une participation dans Rite Aid d’une valeur d’environ 190 M$ et des flux de trésorerie annuels « prévisibles et en croissance » de 130 M$ après le versement d’un dividende de 70 M$. La direction a ouvertement fait part de son désir de prendre de l’expansion dans le domaine de la santé.

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Sans dette, Jean Coutu cherche une acquisition

Groupe Jean Coutu n’a pas voulu commenter la transaction, a fait savoir sa porte-parole Hélène Bisson. Metro aussi ne veut pas commenter les décisions de ses concurrents. «On est prêts à réaliser des acquisitions si jamais on trouve des occasions », répond sa porte-parole Marie-Claude Bacon.

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