Commerce en ligne: les centres commerciaux éviteront-ils l'hécatombe ?


Édition du 15 Mars 2014

Commerce en ligne: les centres commerciaux éviteront-ils l'hécatombe ?


Édition du 15 Mars 2014

Staples, société mère du Bureau en gros au Québec, fermera de nombreux magasins. Photo: Bloomberg

«Les chaînes (américaines) pourraient fermer jusqu’à la moitié de leurs boutiques en 10 ans. Elles veulent réinventer le shopping... grâce au smartphone», écrivait il y a quelques jours le quotidien économique français Les Échos.

RadioShack, le spécialiste des produits électroniques, a annoncé récemment la fermeture de 1 100 magasins aux États-Unis, soit 20 % de son réseau. Staples, distributeur de fournitures et de mobilier de bureau, va fermer 225 magasins en Amérique du Nord, soit 12 % du total. Sony a déjà indiqué vouloir fermer 20 de ses 31 boutiques américaines. Les grandes chaînes américaines réduisent leurs réseaux de façon marquée. Et c’est une tendance de fond, appelée à s’accélérer, à mesure que les Américains changent leurs habitudes de consommation.

Selon Alison Paul, de Deloitte, interrogée par Les Échos, «nous sommes au début d’une période de trois à cinq ans qui va redéfinir l’industrie. La dernière fois qu’on a observé un changement de paradigme de cette magnitude, c’était dans les années 1960, avec le développement des hypermarchés. Aujourd’hui, avec la montée des ventes en ligne, la fréquentation des magasins chute rapidement.»

En novembre et décembre 2013, les deux mois cruciaux de l’année pour le secteur, cette fréquentation a été inférieure d’environ 50 % à son niveau de 2010, selon les données de ShopperTrak. Alors que les consommateurs se rendaient en moyenne dans cinq magasins à chaque passage dans un centre commercial en 2007, ils ne font désormais plus que trois arrêts. Ils ont comparé les prix en ligne depuis chez eux et ciblent mieux leurs achats. Ils passent moins de temps à flâner, ce qui réduit les achats impulsifs. La stagnation des salaires ne permet pas non plus aux Américains de consommer autant qu’avant 2008. Et le chiffre d’affaires réalisé par mètre carré fond.

Lucie Lazar, associée leader de l’industrie des biens de consommations chez Deloitte pour la région du Québec, ne veut pas s’avancer sur le pourcentage des magasins de chaînes qui pourrait fermer au cours des prochaines années. Mais elle reconnaît qu’à la fin de la décennie, l’industrie aura profondément changé.

«Quand les baux des commerces viennent à échéance dans les centres commerciaux, c’est sûr qu’avant de renouveler, leurs propriétaires se demandent maintenant si ça vaut encore la peine de payer un loyer alors que la vente en ligne coûte beaucoup moins cher», a expliqué Mme Lazar à Les Affaires.

«Une chaîne américaine qui, il y a 10 ans, planifiait d’ouvrir 70 magasins au Canada, va peut-être se restreindre à 30 à l’avenir», ajoute Mme Lazar.

La livraison, la clé

La clé, selon elle, se sera la livraison. Et les commerçants s’organisent. Ainsi, souligne Mme Lazar, dans certaines gares de Toronto, on a installé des casiers dans lesquels les gens peuvent prendre possession de leurs achats qui y ont été déposés par un commerçant.

Le fabricant Volvo table sur un système qui permettra à un marchand de localiser la voiture d’un client pour y livrer un colis en l’absence de son conducteur.

«Il n’y a pas si longtemps, quand on parlait d’achat en ligne, on pensait à un ordinateur. Ce n’est même plus nécessaire puisque de plus en plus les achats en ligne se font sur téléphone intelligent», précise Mme Lazar.

Pour récupérer des consommateurs, explique Les Échos, les distributeurs ont d’abord eu la tentation de multiplier les rabais. Mais ils se sont vite aperçus qu’à ce jeu, ils allaient tous y perdre. Ils sont donc passés à une phase de rationalisation.

Les États-Unis affichent des surfaces commerciales démesurées : 46 pieds carrés par habitant, deux fois plus qu’au Royaume-Uni, trois à quatre fois plus qu’au Canada. D’après Michael Burden, du cabinet de conseil en immobilier Excess Space Retail Services, ce ratio pourrait chuter de 30 % à 50 % d’ici cinq à dix ans. A mesure que les baux des magasins les moins rentables expireront.

 

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