Les employés d'un Sears en Beauce se syndiquent

Publié le 22/03/2012 à 06:19, mis à jour le 22/03/2012 à 16:58

Les employés d'un Sears en Beauce se syndiquent

Publié le 22/03/2012 à 06:19, mis à jour le 22/03/2012 à 16:58

Par Stéphane Rolland

Photo : Bloomberg

Les employés d’un magasin Sears à Saint-Georges en Beauce ont décidé de se syndiquer, a appris LesAffaires.com. Même si les difficultés vécues par le détaillant ne sont pas la principale raison qui aurait motivé cette décision, elles n’y sont pas totalement étrangères, a expliqué Mario Denis, responsable du recrutement du syndicat des Métallos.

Les 42 employés du magasin situé sur le boulevard Lacroix ont déposé à la Commission des relations du travail (CRT) une requête en accréditation le 13 mars dernier. La requête doit encore être approuvée par la CRT avant que le syndicat soit officiellement formé.

La crainte d’une fermeture a pu peser dans la décision, reconnaît M. Denis. Des inquiétudes à ce sujet circulent dans les rangs des employés depuis un an, même si Sears n’a dévoilé aucun plan en ce sens. «Les gens savaient que le détaillant a annoncé la fermeture d’établissements aux États-Unis et au Canada, mais ce n’était pas l’enjeu majeur, a-t-il commenté. La décision était davantage motivée par des enjeux liés à l’ancienneté et à la détermination des heures de travail.»

«Les employés ayant plus d’ancienneté ont voulu sécuriser leur emploi au cas où il y aurait des mises à pied», ajoute-t-il.

De mémoire d’homme, Mario Denis affirme qu’il s’agit du premier établissement de la bannière Sears à joindre les Métallos, affiliés à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).

Joint au téléphone, le responsable des communications de Sears Canada, Vincent Power, n’a pas été en mesure de nous donner les commentaires de Sears avant publication. Il indique cependant qu'il ne s'agit pas du premier magasin à être syndiqué au Canada.

La décision des employés ne semble cependant pas créer trop de remous, du moins selon la partie syndicale. M. Denis affirme que la démarche des salariés se déroule sans confrontation avec l’employeur.

Un détaillant en difficulté

Au début du mois, Sears Canada a annoncé la fermeture de trois magasins. Aucun de ses établissements n’était situé au Québec. En janvier, elle a annoncé qu’elle fermerait la plupart de ses cafés, une décision qui entraînerait le licenciement de 400 personnes.

La maison mère de Sears aux États-Unis, pour sa part, adopte un plan de restructuration plus sévère. La société souhaite fermer 62 établissements aux États-Unis d’ici le mois de juillet, selon des documents déposés aux autorités réglementaires. En décembre, Sears Holding avait annoncé la fermeture d’une centaine de magasins pour répondre à des ventes décevantes.

Jusqu’à maintenant, sa filiale canadienne, détenue à près de 95% par Sears Holding, n’a pas donné de signes qu’elle suivrait une stratégie semblable.

Dans une entrevue éditoriale à l’édition du 17 mars Journal Les Affaires, le pdg de Sears Canada, Calvin McDonald, a donné les grandes lignes de son plan de trois ans pour renforcer la bannière Sears. Le dirigeant a affirmé qu’aucune fermeture n’était prévue. En résumé, le détaillant mise sur la rénovation de magasins, sur le changement de sa stratégie sur le plancher et sur la formation de la main-d’œuvre.

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