Milestone Pharmaceutiques se rapproche du but


Édition du 28 Février 2015

Milestone Pharmaceutiques se rapproche du but


Édition du 28 Février 2015

Milestone Pharmaceutiques a reçu une bonne nouvelle en janvier. La Food and Drug Administration américaine l’a autorisée à mener des essais cliniques de phase 2 portant sur son médicament destiné à traiter les épisodes aigus d’arythmie cardiaque. « Si les résultats sont concluants, nous aurons une preuve de concept chez l’humain, dit Philippe Douville, président de la biotech montréalaise. Nous pourrons alors intéresser de grandes pharmas à poursuivre le développement du produit. »

Les essais de phase 1, effectués en Australie l’an dernier sur des volontaires sains, ont révélé que le produit de Milestone était bien toléré, avait bel et bien un impact sur l’activité cardiaque et ne produisait aucun effet indésirable sérieux.

Le médicament, qui porte le nom temporaire de MSP-2017, prend la forme d’un vaporisateur nasal que les patients souffrant de tachycardie supraventriculaire paroxystique peuvent s’administrer eux-mêmes lors d’une crise. Il met fin à l’arythmie en une minute et est ensuite métabolisé rapidement par l’organisme. « Il n’y a rien de semblable sur le marché, assure le président de Milestone. Présentement, les patients doivent se rendre à l’hôpital pour se faire injecter un médicament par voie intraveineuse. »

La biotech a été fondée en 2005, non pas autour d’une découverte, comme cela se passe habituellement, mais afin de développer un médicament concernant un besoin médical non comblé, et cela, à partir de molécules existantes. « Cette stratégie nous permettait de diminuer le risque dès le départ », dit Philippe Douville qui fait partie des quatre fondateurs. Après qu’un comité d’experts en pharmaceutique eut évalué différentes options, le choix s’est porté sur la tachycardie et sur les bloqueurs des canaux calciques, des molécules utilisées dans le traitement des troubles cardiaques. Celles-ci ont ensuite servi de point de départ à la création d’une nouvelle molécule.

Attirer les investisseurs

La deuxième phase des études cliniques, qui se déroulera cette année aux États-Unis auprès d’une centaine de patients, a pour but de démontrer l’efficacité du médicament pour restaurer le rythme cardiaque. Une étape cruciale, car c’est souvent après le succès de la deuxième phase que l’innovation est acquise à prix fort par une entreprise pharmaceutique. On ne sait toujours pas si le produit parviendra jusqu’aux officines des pharmacies, mais le pari est alors moins risqué et la valeur de la découverte monte en flèche.

Philippe Douville donne l’exemple d’Enobia Pharma, vendue à l’américaine Alexion Pharmaceuticals pour 1,1 milliard de dollars américains en 2012 après qu’elle eut développé un traitement contre une maladie génétique rare.

« Il faut avoir les poches profondes pour mener les études de phase 3, souligne-t-il. Typiquement, ces études se déroulent dans des conditions réelles auprès de 10 000 à 20 000 patients et peuvent coûter de 300 à 400 millions de dollars. Ce sont les grandes pharmas qui en ont les moyens. »

Dans le cas de Milestone, la facture sera moins salée, car son médicament se prend lors d’un épisode d’arythmie et non sur une base quotidienne. Selon Philippe Douville, la troisième phase pourrait regrouper de 500 à 1 000 patients et coûter de 30 à 40 M$. « Cela rend notre molécule plus attrayante pour les pharmas », dit-il en précisant que certaines ont déjà démontré leur intérêt à en faire l’acquisition.

En attendant, la biotech de huit employés prépare une troisième ronde de financement, elle qui a déjà recueilli 17 M$ en capital de risque depuis sa création. Forte de la réussite de ses essais cliniques de phase 1, elle veut amasser de 17 à 20 M$ supplémentaires. Même si Philippe Douville ne peut rien confirmer pour l’instant, tout porte à croire que certains investisseurs antérieurs pourraient être de la partie, le Fonds de solidarité FTQ notamment.

 

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