Le laboratoire pharmaceutique britannique AstraZeneca a annoncé jeudi la suppression de près de 2300 emplois administratifs et commerciaux supplémentaires, dans le cadre d'un plan stratégique pour tenter de renouer avec la croissance.

Compte tenu d'annonces précédentes, le groupe va ainsi supprimer au total 5050 postes sur la période 2013-2016, occasionnant des charges exceptionnelles de restructuration de 2,3 milliards de dollars, pour une économie espérée de 800 millions par an d'ici 2016.

Il avait déjà annoncé lundi une restructuration de ses activités de recherche et développement, avec la suppression d'environ 1600 emplois à la clef. L'entreprise emploie actuellement environ 57000 personnes.

«J'ai confiance dans le fait que nous avons tracé le chemin d'un retour à la croissance et d'un leadership scientifique», a déclaré le directeur général, Pascal Soriot, qui doit présenter sa stratégie lors d'une journée investisseurs à New York.

Le Français, ancien du laboratoire suisse Roche, a été nommé l'an dernier à la tête d'AstraZeneca, qui souffre actuellement de la perte d'exclusivité sur plusieurs médicaments et de conditions de marché difficiles.

Le groupe estime pouvoir dépasser significativement le consensus du marché d'un chiffre d'affaires de 21,5 milliards de dollars en 2018. Pour renouer avec la croissance, AstraZeneca entend concentrer ses investissements sur cinq pôles: le médicament pour le coeur Brilinta, le marché du diabète non insulinodépendant, les maladies respiratoires, ainsi que les marchés émergents et le Japon.

AstraZeneca a également annoncé un accord avec la société de biotechnologie américaine Moderna Therapeutics, à laquelle il versera 240 millions de dollars en échange d'un accord exclusif pour le développement de nouveaux produits.

Moderna se spécialise dans le développement de thérapies par ARN messager pour soigner des maladies cardiaques, rénales et du métabolisme ainsi que des cancers.

Pascal Soriot a également promis jeudi des "retours attractifs pour les investisseurs", en s'engageant à maintenir les dividendes des actionnaires.

Ces annonces étaient bien reçues à la Bourse de Londres, où l'action AstraZeneca prenait 1,97% à 3.100 pence vers 11H30 GMT, dans un marché en baisse.

"La stratégie de l'entreprise peut se traduire par de meilleurs résultats, en particulier si elle parvient à rajeunir le +pipeline+ de développement, où la productivité a été très faible ces dernières années", ont estimé les analystes de Barclays.

Mais "cela prendra du temps, nécessitera des investissements et il reste des incertitudes", ont-ils ajouté.