Taxe aux frontières: GM et Fiat Chrysler évaluent l'impact sur leur production

Publié le 07/04/2017 à 09:51

Taxe aux frontières: GM et Fiat Chrysler évaluent l'impact sur leur production

Publié le 07/04/2017 à 09:51

Par AFP

(Photo: 123rf.com)

General Motors (GM) et FCA US (ex-Chrysler), qui importent des voitures fabriquées à l'étranger aux États-Unis, réfléchissent aux conséquences sur leurs activités de l'adoption d'une taxe aux frontières envisagée par le Congrès américain.

Le président Donald Trump a menacé d'instaurer une telle taxe pour tenter de faire revenir aux États-Unis les emplois délocalisés à l'étranger, notamment au Mexique, dans le cadre du traité nord-américain de libre échange (Aléna).

«Nous attendons de la clarté», a indiqué dans un courriel jeudi Kevin Frazier, un porte-parole de Fiat Chrysler, sollicité par l'AFP.

Si le constructeur n'a pas encore pris de décision sur l'avenir de sa production au Mexique, il s'active en coulisses mais ne souhaite pas partager pour le moment ses projets.

Son PDG, Sergio Marchionne, avait affirmé début janvier lors du salon automobile de Detroit (nord) qu'il serait «irresponsable» d'investir davantage au Mexique actuellement compte tenu des menaces émises par la nouvelle administration américaine.

La réflexion semble avoir beaucoup avancé chez le concurrent GM, dont les hypothèses étudiées portent sur la possibilité de redéployer les technologies et la production, voire rapatrier cette dernière aux États-Unis, et sur une réallocation des budgets en cas de changement de la politique fiscale américaine.

«L'agilité est très importante. Vous devez être préparé à vous adapter plus vite que les concurrents», a déclaré à des journalistes Mark Reuss, le responsable du groupe en charge de la production, en marge d'un événement du groupe à Detroit, ville considérée comme la «capitale» de l'automobile américaine.

S'il dispose d'usines au Mexique, Ford a renoncé, en janvier sous la pression du président Donald Trump, à délocaliser toute la production de ses petites voitures dans ce pays et de développer ses investissements aux États-Unis, notamment dans le segment des voitures autonomes.

La décision s'est traduite par une charge de 200 millions de dollars dans ses comptes pour couvrir les dépenses déjà engagées. 

Les enjeux sont importants pour GM et Fiat Chrysler. Le premier fait produire en Chine et en Europe des modèles de la marque Buick, vendus aux États-Unis.

Sur le Vieux Continent, que GM est en train d'abandonner avec la vente en cours de sa filiale Opel/Vauxhall au constructeur français PSA Peugeot Citroën, il a inclus dans la transaction le fait qu'Opel continuera à fabriquer des Buick Regal et Cascada dans son usine polonaise.

Droits de douane ciblés

Au moment des discussions avec PSA, GM n'avait pas pris en compte l'éventualité d'une taxe aux frontières, explique Mark Reuss. Celle-ci, conduirait le groupe automobile à augmenter les prix de ces voitures, ce qui pourrait le pénaliser face à ses rivaux.

Quant à FCA US, il assure ne pas changer pour le moment sa décision d'importer à partir du mois en cours aux États-Unis le modèle Jeep Compass fabriqué au Mexique. 

Les constructeurs américains font aussi fabriquer de nombreux véhicules au Canada, pays qui appartient également à l'Aléna, où ils possèdent des usines.

Une taxe aux frontières imposée par les Américains, telle qu'envisagée par le Congrès dans le cadre de la réforme fiscale en préparation, ne pénaliserait que les produits importés et exonèrerait les exportateurs.

Doanld Trump semble toutefois se montrer réservé sur le mécanisme et lui préfèrerait des droits de douanes ciblés, par exemple sur les importations mexicaines ou chinoises.

Une centaine d'entreprises américaines (Wal-Mart, Nike, Gap...) et internationales (LVMH...), du luxe à l'agroalimentaire en passant par le textile et l'ameublement, s'y sont officiellement opposées.

Les grands groupes exportateurs américains tels Boeing ou General Electric (GE) y sont en revanche favorables.

Le secteur automobile s'est déjà retrouvé dans le viseur de M. Trump, qui se pose en chantre du «Made in USA». En janvier, les pressions du président américain ont contraint la plupart des constructeurs présents aux États-Unis à annoncer des investissements sur le sol américain pour soit y conforter les emplois soit en créer de nouveaux.

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