«La transition s'est effectuée en douceur pour ne pas brusquer nos quelque 50 employés»


Édition du 14 Janvier 2017

«La transition s'est effectuée en douceur pour ne pas brusquer nos quelque 50 employés»


Édition du 14 Janvier 2017

Par Claudine Hébert

Les frères Sébastien et Simon Brassard, aux côtés de leur père, Donald.

Bien que la tendance actuelle soit au regroupement des concessions automobiles, les transferts d'entreprise au sein d'une même famille n'ont pas dit leur dernier mot.

Les frères Sébastien et Simon Brassard sont devenus les propriétaires de Honda Terrebonne au printemps dernier. Ils font la démonstration de cette filiation.

Les Affaires - Depuis quand la famille Brassard est-elle propriétaire de la concession Honda, à Terrebonne ?

Sébastien Brassard - Mon père Donald en est devenu le premier propriétaire il y a 29 ans. Simon avait 8 ans et moi, 10. Dès lors, il était clair pour nous deux qu'on succèderait un jour à notre paternel.

L.A. - Comment avez-vous préparé votre transfert ?

S.B. - Mon frère et moi sommes des employés de la concession depuis plus de 18 ans. Nous avons touché à l'ensemble des postes. Nous avons tous les deux terminé un baccalauréat en administration avec une spécialisation en gestion automobile. Dans mon cas, j'ai fait mon bac à l'Université Northwood, au Michigan. Mon frère Simon a fait le sien au campus de Floride de l'Université Northwood, à West Palm Beach.

L.A. - À quel moment le processus de transfert s'est-il officiellement enclenché ?

S.B. - En 2005, mon père m'a nommé directeur des ventes. J'ai alors commencé à prendre part aux décisions de l'entreprise. Il y a cinq ans, nous avons franchi une autre étape. Simon et moi avons commencé à participer à des conférences portant sur la relève aux HEC. Enfin, il y a deux ans, mon père a fait évaluer la valeur de la concession par une firme comptable. Une fois ce montant établi, nous avons entamé les discussions avec trois institutions financières.

L.A. - Quelle était l'attitude des institutions financières envers vous, la nouvelle génération ?

S.B. - Notre âge et notre implication dans l'entreprise ont joué en notre faveur. Simon et moi avons été pris au sérieux dès le départ. Ce qui a été un peu plus long et complexe, ça a été de parvenir à financer la valeur de l'achalandage de la concession. Les discussions avec la Banque Scotia, qui nous a finalement endossés, ont duré un bon six mois.

L.A. - Combien coûte ce transfert ?

S.B. - Le bâtiment, le terrain, l'achalandage... La facture grimpe aisément à un montant qui se situe entre 5 M$ et 10 M$. Je ne peux pas en dire plus. Et ce n'est pas terminé. Nous attendions que le transfert soit terminé pour entamer les pourparlers de l'agrandissement de la concession. Nous souhaitons ajouter 10 000 pi2 de superficie à notre espace, dont la superficie est actuellement de 20 000 pi2. Ces travaux doivent être finis d'ici deux, voire trois ans. Nous avons besoin d'espace. Depuis 2013, nos ventes annuelles ont augmenté d'au moins 20 %, soit un total de 900 véhicules neufs et 500 véhicules d'occasion.

L.A. - Comment les employés ont-ils réagi au changement de direction ?

S.B. - La transition s'est effectuée en douceur pour ne pas brusquer nos quelque 50 employés. Tout le monde savait que Simon et moi deviendrions un jour les propriétaires de la concession. En janvier dernier, j'ai quitté mon bureau de direction des ventes au rez-de-chaussée pour emménager dans celui de mon père, situé à l'étage. Cette première étape a servi à préparer l'équipe. Trois mois plus tard, le transfert était officialisé.

L.A. - Votre père demeure-t-il actionnaire ?

S.B. - Non. Simon et moi sommes devenus proprios à 100% de l'entreprise. Pour nous, acheter les parts de notre père morceau par morceau n'a jamais été une option. Le jour où l'on deviendrait proprio, on le serait à part entière afin d'être les vrais maîtres à bord. Remarquez, notre père est toujours le bienvenu... et on va continuer à lui demander de précieux conseils.

L.A. - Votre paternel n'a-t-il pas été tenté de vendre à un groupe plutôt qu'à ses fils ?

S.B. - Mon père a effectivement reçu des offres d'achat, qu'il a refusées. Malheureusement, et c'est ce que je déplore, sur le plan fiscal, mon père est pénalisé pour avoir vendu à ses fils plutôt qu'à des tiers. Dans un contexte où les groupes de concessionnaires canadiens et américains commencent à lorgner les concessions automobiles québécoises, nos lois fiscales auraient avantage à être révisées.

À lire aussi :

Les concessionnaires font saliver les prêteurs

Auto : les nouveautés

 

À la une

Le Parachute pour soutenir la santé mentale des entrepreneurs

Il y a 43 minutes | Emmanuel Martinez

L’initiative Le Parachute s'étendra dans tout le Québec, afin d’améliorer la santé mentale des entrepreneurs.

Justin Trudeau annonce de nouvelles mesures pour développer les services de garde

Il y a 16 minutes | La Presse Canadienne

Le gouvernement offrira aussi une exonération de prêt étudiant aux éducateurs de la petite enfance des régions rurales.

Services de garde: au tour de la FTQ de se plaindre des «faux-fuyants» de Québec

Il y a 41 minutes | La Presse Canadienne

Comme la CSQ, la FTQ affirme que même si Québec n’est pas prêt à déposer son offre salariale.