(Photo: Bloomberg)

Le constructeur automobile américain Ford a annoncé jeudi avoir réalisé le «meilleur» trimestre de son histoire, grâce à un envol de ses bénéfices en Amérique du nord et un net regain en Europe. 

Le bénéfice net au premier trimestre a presque doublé à 2,45 milliards de dollars (+89% sur un an) pour une marge de 9,8%, rare chez les constructeurs produisant en série. 

«C'est le meilleur trimestre jamais réalisé», affirme Ford dont le bénéfice opérationnel de 3,8 milliards de dollars (+116% sur un an) est un «record» dans son histoire.

À Wall Street, le titre Ford gagnait 3,77% à 14,18 dollars en milieu d'après-midi.

Ces gros profits traduisent la bonne santé du marché automobile américain, qui aligne depuis deux ans des niveaux de ventes plus vus depuis 2000.

Ford profite surtout du regain d'appétit des consommateurs nord-américains pour les 4x4 de ville et autres camionnettes à plateau attisé par la baisse des prix de l'essence.

La marque à l'ovale bleu domine le segment des camionnettes aux fortes marges avec son pickup F-150, qui est le véhicule le plus vendu en Amérique du nord et dont la popularité a été renforcée par sa dernière version recourant à l'aluminium pour le rendre plus léger.

Europe: au plus haut depuis 2008 

Elle fait aussi, avec ses Ford Explorer et Edge, quasi jeu égal sur le segment des 4X4 de ville avec les Jeep de Fiat Chrysler et les Chevrolet Suburban et Tahoe de General Motors. La marque veut pousser son avantage, avec des investissements annoncés de 1,6 milliard $ dans plusieurs usines nord-américaines.

Ceci se traduit par un chiffre d'affaires de 23,9 milliards de dollars en Amérique du nord (États-Unis, Mexique, Canada), en hausse de 19%, pour un bénéfice opérationnel plus que doublé à 3,1 milliards de dollars. 

En Europe, Ford confirme son retour amorcé l'an dernier, sous l'impulsion de solides ventes de la citadine Ford Fiesta, du «petit» SUV Kuga, du pickup Ranger et du fourgon commercial Transit.

Le constructeur y a récolté un bénéfice opérationnel de 434 millions de dollars, contre une perte de 42 millions de dollars un an plus tôt. C'est le quatrième trimestre de profits consécutif et le «meilleur» depuis 2008, assure Ford, qui a réussi à gagner 259 millions de dollars sur le Vieux Continent en 2015 après des années de pertes. 

Le constructeur américain prévoit d'y gagner un peu plus en 2016, un optimisme nourri par le début de la commercialisation du SUV Edge et de la nouvelle Ford Focus RS.

L'Amérique latine reste un casse-tête, en raison des difficultés économiques du Brésil, le plus gros marché de Ford sur le continent. Il y a creusé ses pertes trimestrielles, à 256 millions de dollars contre 189 millions un an plus tôt, et vu la baisse de ses ventes s'accélérer à 800 millions de dollars (-44% sur un an).

S'il se réjouit du tableau d'ensemble «formidable», le directeur général Mark Fields veut prolonger cette dynamique, en dépit des mises en garde des analystes qui redoutent une stagnation des ventes aux États-Unis et un ralentissement marqué en Chine, devenu le premier marché mondial.

«Nous sommes optimistes pour ce qui est de notre avenir et avons confiance en notre capacité à dégager de la croissance à long terme et à être rentables alors que nous élargissons notre modèle économique», affirme M. Fields.

Ford se présente de plus en plus comme un groupe automobile spécialiste de la mobilité et multiplie les initiatives pour être en première ligne sur les modes de transport du futur, comme les voitures autonomes et connectées, les services de voiture partagée et de voiture avec chauffeur. 

Il va moderniser ses sites historiques du nord des États-Unis à l'image des campus développés par la Silicon Valley pour y regrouper ses 30 000 salariés travaillant à Dearborn.

Le groupe automobile a en parallèle ouvert de un centre de recherches au sein de la Silicon Valley pour y développer les nouvelles technologies qui seront embarquées dans la voiture de demain.