Concurrence: la partie se joue maintenant

Publié le 21/02/2018 à 06:00

Concurrence: la partie se joue maintenant

Publié le 21/02/2018 à 06:00

[Photo : Martin Flamand]

Le président de La Compagnie électrique Lion n'en fait pas un mystère : il est engagé dans une course contre la montre pour occuper le maximum de parts de marché avant que ne le fasse la concurrence.

Pendant longtemps, les grands joueurs ont fermé les yeux devant les changements qui les poussent aujourd'hui à se tourner vers des sources d'énergie alternatives.

Un peu à la manière de Kodak qui ne pensait pas que le numérique s'imposerait si rapidement à la photographie, illustre Marc Bédard. « Parce qu'ils avaient investi des centaines de millions de dollars au cours des années dans le papier à développer et d'autres technologies traditionnelles, ils ont tardé à s'adapter. En fin de compte, on le sait, Kodak a fini par mourir. »

La même chose risque de se produire dans l'industrie traditionnelle de la construction d'autobus et de camions. Cela même si, on le perçoit de plus en plus, les choses sont sur le point de changer.

Plusieurs acteurs qui, jusqu'à présent, semblaient lever le nez sur le potentiel économique que représente la filière électrique se ravisent devant les modifications législatives en préparation. C'est le cas, notamment, d'entreprises comme Volvo et Volkswagen. Cette dernière a annoncé récemment vouloir investir 1,7 G$ US d'ici 2022 dans le développement de technologies d'électrification de camions et d'autobus.

Voilà pourquoi Lion parle d'une course contre la montre. « Même si nous n'en sommes qu'au début, affirme son président, c'est maintenant que se joue la partie. » Une fenêtre d'occasion favorable qui pourrait, à ses yeux, ne durer que quatre ou cinq ans.

Parler du diable

Les traditionnels grands de l'industrie sauront-ils effectuer le virage nécessaire à temps ? Beaucoup en doutent. « Il y a quatre ans, Paccar a investi 600 M$ en Ohio pour une usine de moteurs thermiques au diesel. Pour eux, parler de moteurs électriques, c'est comme parler du diable, affirme M. Bédard. Quand tu investis autant d'argent dans une usine de moteur diesel, c'est que tu estimes tu vas en vendre longtemps. »

Même si nul ne connaît l'avenir, des analystes de l'industrie commencent à sonner l'alarme. Une étude récente de McKinsey soutient que plus de 80 % de la fabrication des composantes pour camions et autobus électriques de l'avenir échapperont aux grands donneurs d'ordre actuels. « C'est effectivement beaucoup. Je n'irai pas jusqu'à dire que 80 % des grands de l'industrie actuellement vont disparaître, mais je crois que nombre de ces multinationales sont sur le point de connaître de grands bouleversements. »

 


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