Après la fermeture des marchés, mardi, Textron a dit s'attendre à ce que sa filiale Cessna livre, en 2009, à peine plus que les 475 jets qu'elle livrera cette année. Jusqu'ici, Cessna prévoyait livrer quelque 535 avions en 2009.
Lors d'une présentation faite devant des investisseurs, mercredi, le président et chef du géant américain, Lewis Campbell, a expliqué que la situation s'était rapidement détériorée au cours des dernières semaines, notamment à cause du fait que certains clients ont du mal, en raison de la crise financière, à faire financer leurs commandes.
L'analyste Cameron Doerksen, de la firme Partenaires Versant, voit dans l'annonce de Textron un "indicateur" des difficultés auxquelles sont confrontées l'ensemble des constructeurs d'avions d'affaires, y compris Bombardier.
"On peut présumer que si Cessna fait face à ce problème (la difficulté de financer l'achat d'un avion), peut-être que l'ensemble des constructeurs de jets d'affaires sont dans la même situation, du moins jusqu'à un certain point", a-t-il estimé au cours d'un entretien téléphonique.
Danielle Boudreau, porte-parole de Bombardier Avions d'affaires, a toutefois assuré que l'entreprise montréalaise prévoyait déjà, depuis un certain temps, un ralentissement des commandes. Pour l'instant, rares sont les clients qui ont annulé leurs achats, a-t-elle précisé.
La baisse des commandes "arrive en même temps que les problèmes avec l'économie, mais ce n'est vraiment pas relié", a-t-elle soutenu. "On voyait déjà ça venir."
Train rapide en Californie
Par ailleurs, Bombardier Transport se montre intéressé à un projet de train à haute vitesse en Californie, qui a reçu mardi un coup de pouce des électeurs de l'Etat.
Une proposition prévoyant la vente de près de 10 milliards $ US d'obligations pour financer une partie du projet, qui relierait dans un premier temps Los Angeles à San Francisco, a été adoptée par référendum.
"Nous surveillons certainement cette initiative de près", a indiqué un porte-parole de Bombardier Transport, David Slack.
"L'approbation de la vente d'obligations est une étape importante, mais le chemin est encore long avant que les autorités ne lancent les appels d'offre", a-t-il ajouté.
Le train rapide, qui serait le plus gros projet de travaux publics de l'histoire de la Californie, coûterait pas moins de 32 milliards $ US pour la seule portion reliant Los Angeles à San Francisco, soit environ 550 kilomètres. L'administration du gouverneur Arnold Schwarzenegger souhaite que l'Etat, Washington et le secteur privé se partagent la facture à parts égales.
Le titre de la multinationale québécoise a clôturé hier à 4,78 $, en baisse de 42 cents, à la Bourse de Toronto.
