René Vézina : le piège du gel des tarifs

Publié le 05/12/2008 à 00:00

René Vézina : le piège du gel des tarifs

Publié le 05/12/2008 à 00:00

Robert Bourassa y a succombé, dans les années 1980, ce qui nous valu une absurdité qui a mis à mal le réseau universitaire québécois : le gel des frais de scolarité.

C'est maintenant au tour de Pauline Marois de glisser sur cette peau de banane et lançant un autre pavé tout aussi malvenu : le gel des tarifs d'électricité.

À peu près tous les économistes qui se sont prononcés sur cette question demandent au contraire que l'on augmente les tarifs, à la fois pour inciter les consommateurs à l'économie d'énergie et pour bonifier les finances du Québec, notamment parce qu'il en résulte des surplus que l'on peut exporter.

C'est vrai que la demande est moins intense, ces temps-ci, mais le Québec possède un immense avantage, que n'ont pas les opérateurs de centrales thermiques, par exemple : il peut laisser l'énergie potentielle - l'eau - s'accumuler dans ses réservoirs en attendant le rebond de la demande.

C'est d'autant plus étonnant venant du PQ qu'un commentateur bien identifié à la cause souverainiste, Jean-François Lisée, prône exactement l'inverse dans son plus récent essai, Pour une gauche efficace.

En résumé, il propose une sorte de Big Bang : on fait subitement grimper les tarifs de 60 % , tout en réduisant substantiellement, et en même temps, les impôts et taxes pour que l'effet fiscal soit neutre. Et pour éviter que les gens moins nantis soient durement touchés, il suggère de réelles mesures d'atténuation. « On pourrait même nommer Françoise David à la tête d'un groupe qui veillerait à défendre leurs intérêts », disait-il lors de la récente conférence SPECTRE, à HEC Montréal.

L'idée est provocatrice, c'est vrai, mais elle a le mérite de relancer le débat sur l'extraordinaire richesse que représente notre électricité renouvelable. Et il faudrait la brader pour attirer quelques votes supplémentaires ?

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