Phoenix réclame une liaison aérienne directe avec Montréal

Publié le 14/04/2007 à 09:44

Phoenix réclame une liaison aérienne directe avec Montréal

Publié le 14/04/2007 à 09:44

Pourquoi Montréal, deuxième ville en importance au Canada, ne profiterait-elle pas d'une liaison aérienne directe avec la cinquième ville des États-Unis ?

C'est la question que se pose depuis des années l'homme d'affaires R. Glenn Williamson, depuis Phoenix, capitale de l'Arizona.

Ce Montréalais d'origine dirige le Canada Arizona Business Council (CABC), un organisme sans but lucratif qui regroupe 150 dirigeants d'entreprises ou de sociétés d'investissement désireux d'intensifier leurs relations d'affaires avec le Canada.

Le CABC souhaiterait doubler le volume d'échanges commerciaux entre l'Arizona et le Canada à 5 milliards de dollars américains en 2008.

Et pour ce faire, se disent-ils, rien de mieux que des liaisons aériennes directes et régulières. " Si Phoenix profite de liaisons directes avec Toronto, Winnipeg, Edmonton, Calgary et Vancouver, je ne vois pas pourquoi il n'en irait pas de même avec Montréal, dit Glenn Williamson. C'est un non-sens qu'il en soit autrement. "

Un important bassin de clients potentiels

Invoquant des questions de concurrence, la porte-parole d'Air Canada, Isabelle Arthur, refuse de dévoiler le nombre de passagers qui font la navette entre Montréal et Phoenix. Mais selon le CABC, il y aurait au moins 33 000 voyages aller-retour entre les deux villes à chaque année.

Les voyageurs effectuent la liaison au moyen de correspondances. Air Canada, par exemple, offre des vols vers Phoenix via les aéroports de Toronto, Chicago et Denver. D'autres transporteurs aériens offrent pour leur part des départs de Montréal avec des correspondances à Chicago, Detroit ou New York, entre autres.

Mais compte tenu du volume actuel de voyages entre les deux villes, de la croissance annuelle de 9 % du produit intérieur brut (PIB) de l'Arizona, de sa forte croissance démographique (40 % depuis 1990), et de l'importance grandissante de secteurs communs au Québec (aérospatiale, sciences de la vie, technologies de l'information, etc.), l'Arizona estime qu'elle et Montréal méritent d'être mieux traités par les compagnies aériennes.

Les transporteurs aériens sont réticents

Avec l'aide d'Aéroports de Montréal (ADM), M. Williamson a tenté, et tente toujours, de convaincre Air Canada, WestJet, US Airways et Northwest Airlines, d'établir des liaisons régulières avec Montréal.

Leurs efforts sont restés vains jusqu'à maintenant.

" Nous avons rencontré tous les transporteurs qui pourraient y voir un intérêt, confirme Christiane Beaulieu, vice-présidente aux communications d'ADM. Mais il semble que ce soit très difficile d'obtenir l'aval des compagnies aériennes, particulièrement pour les vols réguliers. "

Conséquemment, à court terme, ADM mise plutôt sur la possibilité d'obtenir des vols saisonniers. Une situation qui pourrait au moins satisfaire l'industrie touristique.

Les habitants de Phoenix sont âgés en moyenne de 38 ans. Leurs revenus moyens élevés en font de grands voyageurs, particulièrement durant le torride été, lorsque quelque 300 000 à 400 000 résidents quittent la région pour se réfugier au frais, au Canada ou dans des États du Nord. L'établissement d'une liaison estivale serait un bon début, reconnaît M. Williamson. Mais il souhaite plus.

Il rappelle que de grandes compagnies québécoises, telles Abitibi-Consolidated, Bombardier, Quebecor, CGI, Spectra Premium et Couche-Tard (Circle-K) entre autres, sont déjà présentes en Arizona.

À son avis, il suffirait d'un peu plus de volonté de la part des représentants du monde des affaires montréalais pour réussir à convaincre les compagnies aériennes de mettre en service une liaison régulière entre les deux villes.

Peu d'appuis à Montréal ?

" Nous voulons de toutes nos forces une telle liaison. Je suis même allé à Montréal plusieurs jours pour tenter de faire avancer le dossier cet hiver, affirme Glenn Williamson.

" Mais nous ne sentons malheureusement pas le même intérêt de la part de Montréal, de sa Chambre de commerce ni même de Montréal International. "

Montréal International a confirmé ne pas participer au dossier. Sa porte-parole, Céline Clément, précise que de toute manière, " ce type de projet ne correspond pas directement à nos mandats ". 

Sur son site Web, Montréal International soutient pourtant que l'un de ses mandats est d'accroître les investissements directs étrangers. Un autre est d'accélérer le développement des grappes de compétition, dont celles de l'aérospatiale et des sciences de la vie, deux secteurs d'activité de grande importance en Arizona.

Pour sa part, la présidente et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Isabelle Hudon, se montre plus ouverte. Par contre, elle dit ne pas avoir entendu parler du projet de la communauté d'affaires de Phoenix.

Mais si l'appui de la Chambre de commerce pouvait être utile à l'établissement d'une telle liaison directe, c'est sans hésitation qu'elle le donnerait, précise Mme Hudon.

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