Les incivilités font tache d'huile

Publié le 24/11/2008 à 00:00

Les incivilités font tache d'huile

Publié le 24/11/2008 à 00:00

Par La Presse Canadienne

La présence de détritus ou de graffitis sur la voie publique montre que d'autres personnes ne se comportent pas correctement, ce qui n'incite pas au respect des règles de savoir-vivre. Les chercheurs n'ont donc pas été étonnés de constater que les gens laissent plus de papiers par terre, par exemple, dans ce type de lieu.

Mais ils ont été "surpris" par l'ampleur du phénomène, souligne le principal auteur de l'étude, Kees Keizer, de la faculté des sciences sociales du comportement à l'université de Groningue, aux Pays-Bas.

Au cours de l'étude, les chercheurs ont déniché une petite ruelle d'un quartier commerçant où des cyclistes garaient leur vélo et dans laquelle se trouvait un panneau appelant à ne pas laisser de déchets sur la voie publique.

Ils ont ensuite attaché des publicités pour un magasin fictif au guidon des vélos en stationnement. En temps normal, 33% des cyclistes laissaient le prospectus par terre, mais après que les chercheurs eurent recouvert de graffitis le mur de l'allée, ce chiffre a bondi à 69%.

Dans une autre expérience, des publicités ont été placées sous les essuie-glace de voitures garées sur un parking près d'un magasin. Un panneau demandait aux automobilistes de ramener leur chariot de courses au magasin. Lorsqu'aucun chariot n'était visible sur le parking, 30% des conducteurs laissaient le prospectus par terre, mais quand quelques chariots ont été abandonnés de manière désordonnée sur l'aire de stationnement, ce chiffre a grimpé à 58%.

Lors d'un autre test, les chercheurs ont attaché des publicités à des vélos garés sur un parking pour bicyclettes deux semaines avant le jour du Nouvel An. En temps normal, 52% des cyclistes jetaient le prospectus par terre, mais lorsque les chercheurs ont fait exploser des pétards près du parking, ce que les habitants savent illégal avant le jour du Nouvel An, ce chiffre a bondi à 80%.

Au total, les chercheurs ont réalisé une demi-douzaine d'expériences similaires, qui ont toutes donné des résultats semblables.

L'étude est liée à la théorie dite de la "vitre cassée" qui suggère que des dégradations en zones urbaines comme les fenêtres brisées et les graffitis encouragent la petite délinquance. Les travaux des chercheurs néerlandais ne vont toutefois pas aussi loin, souligne Robert Sampson, président du département de sociologie de l'université de Harvard.

"C'est une étude intéressante, très pertinente", mais qui ne montre pas que les incivilités conduisent à la délinquance, souligne M. Sampson, qui n'a pas participé aux travaux. Elle dénote en revanche que le non-respect des règles de savoir-vivre augmente la probabilité que les gens commettent des actes similaires, ajoute-t-il.

Si l'étude semble livrer un message négatif, M. Keizer précise qu'elle montre également que "les autorités municipales et le public peuvent avoir un impact important sur l'influence des normes et des règles de comportement". En d'autres termes, prendre soin des lieux publics permettrait de réduire les risques d'incivilité.

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