Cessna Aircraft a notamment annoncé jeudi son intention de mettre à pied quelque 2000 travailleurs supplémentaires, soit environ 13 pour cent de son effectif, en raison de l'annulation ou du report de commandes de nouveaux appareils.

Le constructeur américain d'avions d'affaires avait précédemment annoncé l'élimination de 2600 postes. Les 4600 licenciements devraient être complétés d'ici la fin mars, ce qui retranchera à la société de Wichita environ le tiers de son effectif.

Gulfstream a aussi indiqué qu'elle réduirait en 2009 sa production d'avions de taille moyenne de moitié, même si elle prévoit continuer à augmenter sa production de plus gros appareils. Dans l'ensemble, ses livraisons devraient chuter de 21 pour cent cette année.

"C'est un assez bon indicateur que la demande pour les plus petits avions d'affaires, et ceux de taille moyenne, est en difficulté", a observé Cameron Doerksen, de la firme Partenaires Versant.

"Je crois que c'est un signal que Bombardier pourrait devoir faire la même chose."

Les avions Learjets seraient les plus touchés, tandis que les appareils comme les Global Express et le Challenger 605 seraient plus soutenables aux taux de production actuels, a-t-il ajouté.

La production de Bombardier pourrait être réduite de 30 pour cent par rapport à sa période de pointe en raison des faiblesses du marché des petits et moyens avions, a pour sa part estimé dans un rapport l'analyste Fadi Chamoun, de la firme UBS.

Bombardier n'a pas voulu indiquer s'il prévoyait avoir recours à des mises

à pied ou à des réductions de production.

"De toute évidence, c'est plus difficile", a admis la porte-parole Danielle Boudreau, lors d'un entretien. "Nous avions prédit que les commandes ralentiraient."

Dans le rapport financier de son plus récent trimestre, terminé le 31 octobre, Bombardier n'avait pas noté de changement important dans la demande, a-t-elle fait remarquer. Ses commandes en carnet de Learjet prévoyaient encore 17 mois de travail, une quantité bien supérieure aux objectifs de la société.

Les prévisions de Bombardier pour les 10 prochaines années tablaient sur un ralentissement des commandes après deux années record à ce chapitre, mais cela ne s'est pas matérialisé aussi rapidement que prévu, a ajouté Mme Boudreau.

Le président de Cessna, une filiale du géant industriel américain Textron, a pour sa part estimé, dans un courriel à ses employés, que les coupes annoncées étaient "profondes", mais qu'elles étaient nécessaires compte tenu de la récession et du ralentissement des économies étrangères.

La majorité des emplois supprimés, soit environ 4000, le seront à l'usine de Wichita de la compagnie, qui est par ailleurs le plus grand employeur de la région, a précisé un porte-parole de l'entreprise.

Cessna devrait construire 375 avions en 2009, son plus faible nombre en deux ans. L'an dernier, il en avait produit 467.