Vers 14h30, le titre de Bombardier perdait 26 cents, ou 3,33%, à 7,55 dollars.

Notre chroniqueur René Vézina explique cette dégelée par l'adage «you buy on the rumour, you sell on the news» qui affecte très probablement le titre (commentaire vidéo en fin de texte). Mais il ajoute que Bombardier est pris dans une situation unique. «Bombardier évolue dans une industrie qui va mal. Quand un gagnant évolue dans un groupe de perdants, il y a du scepticisme. On se dit que ça ne durera pas», ajoute René Vézina.

Bombardier a progressé au cours de l’année 2008 alors que l’ensemble du secteur aéronautique a reculé. Ceci traduit les perspectives moins enthousiastes avec un recul boursier de 19,1% en moyenne depuis le début de 2008.

Par ailleurs, l'analyste Cameron Doerksen du bureau Versant Partners de Montréal affirme que cette débandade est sans doute liées à l'annonce jeudi du partenariat entre Boeing et Mitsubishi pour le développement de son programme de jets régionaux, les MRJ, joue sur le titre de Bombardier. «La perception entourant cette nouvelle est que le programme est à présent un sérieux rival pour les CRJ de Bombardier. Boeing va donner son support au développement d’appareils de 70 à 90 sièges. De plus, certains spéculent que les deux entreprises pourraient également co-développer une gamme d’appareils de 100 à 130 sièges, ce qui créerait un concurrent direct au C-Series», estime l'analyste.

La filiale aéronautique de Mitsubishi a lancé en avril dernier son programme MRJ, un avion régional d’une capacité de 70 à 90 places. Elle y consacre un budget de quelques 1,4 milliards de dollars. Son objectif : vendre un millier d’appareils d’ici une trentaine d’années, et ainsi mettre la main sur 20% des ventes mondiales d’avions régionaux.

D’ores et déjà, la compagnie aérienne All Nippon Airways a passé une commande ferme de 15 avions MRJ, avec une option sur 10 autres. Le premier vol commercial est prévu pour 2013... tout comme le CSeries.

Avec l'équipe de LesAffaires.com