Le Bourget: la moindre commande sera une bonne nouvelle

Publié le 26/05/2017 à 09:50

Le Bourget: la moindre commande sera une bonne nouvelle

Publié le 26/05/2017 à 09:50

[Photo: Les Affaires]

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Cette maxime traduit bien l’espoir de nombre de représentants du milieu des affaires du Québec, à la veille du prochain Salon international de l’Aéronautique et de l’Espace de Paris-Le Bourget, en juin.

Après des années de disettes, marquées par des récoltes décevantes de Bombardier, tous espèrent que la 52e édition de ce rendez-vous biannuel de l’industrie (en alternance avec le Salon de Farnborough) marque enfin le retour d’importantes annonces pour l’avionneur québécois.

Est-ce possible? Peut-être bien, si l’on en croit l’analyste de la Financière Banque Nationale, Cameron Doerksen. Même si nul ne connait l’avenir, ce dernier soutient que tout semble en place pour favoriser la conclusion de nouvelles commandes dans les prochains trimestres.

Avec onze avions CSeries déjà en opération, et un début de production qui se met tranquillement en place, Bombardier (BBD.B) devrait être en bonne posture pour conclure de nouvelles commandes, dit-il. De toute manière, estime-t-il, dans l’état actuel des choses (carnet de commande modeste et absence de commandes en 2017), toute «nouvelle positive» serait bien accueillie et risquerait de servir d’accélérateur pour le titre de l’entreprise à la Bourse de Toronto.

Malgré les fortes croissances ces dernières années, les principaux avionneurs prévoient un maintien de leur niveau de commandes en 2017. L’américaine Boeing s’attend par exemple à un nombre de commandes similaires aux 668 enregistrées en 2016, tandis que l’européenne Airbus en envisage un peu moins de 700.

Trafic en hausse et espoir de commandes

Ensemble, ces deux géants ont pas moins de 12 488 avions dans leur carnet de commandes, ce qui laisse à penser que celles-ci viendront éventuellement à ralentir. À la cadence de production actuelle, on estime qu’il faut compter 8 ans et demi en moyenne entre l’achat d’un appareil et sa livraison finale à la compagnie aérienne cliente.

Par ailleurs, l’Association du transport aérien internationale (IATA) fait état, mois après mois depuis des années, de données qui laissent à penser au contraire que la croissance du transport aérien ne connaît pas de limites, et donc que les besoins en avions iront nécessairement augmentant. D’ici la fin de 2017 par exemple, l’IATA anticipe une croissance du trafic aérien intérieur de plus de 14,4% en Chine, et de 19,4% en Inde.

Dans un tel contexte, l’analyste Cameron Doerksen évite de se commettre sur le nombre de transactions que Bombardier pourrait ou non réaliser au cours du Bourget. Tout au plus, ce dernier soutient que le potentiel du portefeuille d’appareils de Bombardier demeure et que le moment serait propice à de nouvelles commandes.

Certes, à ce jour, Bombardier peut se vanter d’avoir accumulé 360 commandes fermes pour sa nouvelle gamme d’avions CSeries. Du nombre onze ont déjà été livrés, à Swiss (8 CS100) et à Air Baltic (3 CS300). Mais Cameron Doerksen estime que de nouvelles commandes devront rapidement s’ajouter pour maintenir la production au-delà de 2019 et de 2020.

Du côté des avions régionaux, Bombardier est aussi en grand manque de nouvelles commandes. Son carnet de production cumule actuellement 54 avions CRJ (Canadair Regional Jet) et 26 avions Q400. «Cela va toujours, soutient M. Doerksen. Mais le manufacturier montréalais aurait avantage à signer de nouvelles commandes s’il espère maintenir en 2018 sa cadence de production à son niveau actuel.»

Héroux-Devtek et CAE aussi

L’analyste de Financière Banque Nationale s’avance d’avantage en ce qui a trait aux perspectives d’annonces de CAE et Héroux-Devtek au Bourget.

De son point de vue, fidèle à son habitude, CAE (CAE) devrait faire une annonce ou plus au cours du Bourget. L’entreprise a enregistré 50 commandes de simulateurs de vol au cours de son dernier exercice (terminé le 31 mars) et il est prévisible que cette se poursuive. Il en va de même des contrats de formation, souvent annoncés dans le cadre de tels salons.

De son côté, la longueuilloise Héroux-Devtek ( HRX) pourrait tenter de profiter de la grand messe française pour briller un peu, après s’être montrée particulièrement discrète au Salon aéronautique de Farnborough, l’an dernier.

Dans les derniers mois, l’entreprise a subi les contrecoups de réduction de cadence de production du Boeing 777 et de la perte d’un contrat majeur d’entretien et réparation de trains d’atterrissage pour le compte de la US Air Force. Heureusement, toute nouvelle commande du 777 de Boeing se traduira en bonne nouvelle pour Héroux-Devtek, principal responsable de la production de ses trains d’atterrissage.

 

Le Salon Paris-Le Bourget en chiffres

- 150 aéronefs en présentation et en exposition

- 296 délégations officielles venant de 100 pays

- 2 303 exposants internationaux

- 130 000 mètres carrés de surface d’exposition intérieure et extérieure

- 350 000 visiteurs, dont 150 000 professionnels de l’industrie

- 4 300 journalistes accrédités

Source : Groupement des industries françaises, aéronautiques et spatiales (GIFAS).


Le Québec au Salon du Bourget 2017*

- 49 Nombre d’entreprises inscrites

- 121 Nombre de participants inscrits

- 100 Superficie (en mètres carrés) du kiosque occupé par la délégation québécoise

- 551 Superficie (en mètres carrés) du pavillon canadien au Bourget, incluant le kiosque de la délégation québécoise.

*En date du 19 mai 2017

Source : Aéro Montréal

 

 

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