«La plainte de Boeing n'a rien à voir», assure Bombardier

Publié le 16/10/2017 à 23:46

«La plainte de Boeing n'a rien à voir», assure Bombardier

Publié le 16/10/2017 à 23:46

Bombardier a cédé le contrôle du CSeries à sa rivale européenne Airbus. Ci-haut, Alain Bellemare, président et chef de la direction de Bombardier.

En dépit des apparences, Bombardier soutient dur comme fer que la cession du programme d’avion CSeries à Airbus n’a aucun lien avec la bataille commerciale qui l’oppose à Boeing et Washington depuis quelques semaines.

«La plainte de Boeing n’a rien à voir avec l’annonce que nous faisons aujourd’hui», a répété sur tous les tons lundi soir, le président et chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare.

«L’entente avec Airbus est d’abord et avant tout une entente stratégique, conclue pour des raisons stratégiques, a déclaré M. Bellemare au cours d’une conférence de presse, organisée à une demi-heure d’avis dans un hôtel du centre-ville, attenant au siège social de Bombardier.

Pour la première fois, la direction de Bombardier a admis que des discussions en vue d’un rapprochement avaient été entreprises en 2015 sans qu’elles n’aboutissent. À la faveur de conditions devenues «plus favorables», a soutenu le pdg, les deux  avionneurs ont pu s’entendre.

Au terme de ces discussions, Airbus devient le nouvel actionnaire de contrôle du projet CSeries, forte d’une participation de 50,1% dans la société en commandite que Bombardier avait créé avec le gouvernement du Québec.

Pour sa part, Bombardier devient propriétaire d’un peu moins du tiers (avec 31%) des parts de cette société, tandis que la participation d’Investissement Québec dans le projet tombe des 49% qu'elle était y a deux ans à plus que 19%.

En échange, le siège social et les emplois liés à l’assemblage de l'appareil doivent demeurer principalement au Québec au moins jusqu’en 2041, et la participation de la province dans le CSeries ne saurait être vendue avant 2023, selon les dires de la vice-première ministre, Dominique Anglade.

Au-delà de cette échéance, Airbus pourrait donc théoriquement racheter la participation du gouvernement du Québec dans le CSeries et devenir ainsi propriétaire de pratiquement 70% de la société en commandite, crée par Bombardier et Québec en 2015.

Certes, a admis le pdg de Bombardier, les avions CSeries destinés à des clients américains pourront dorénavant être produits et assemblés dans les installations qu'Airbus possède en Alabama. Les clients américains du CSeries pourront ainsi éviter les droits (compensatoires et antidumping) de quelque 300% que les autorités américaines lui ont imposé au cours des dernières semaines à la suite de plaintes de Boeing.

Mais jamais, a précisé M. Bellemare, la prise de contrôle du programme CSeries  par Airbus ne devrait être perçue comme une réponse de Bombardier aux attaques de Boeing, ou autres mesures protectionnistes adoptées contre elle depuis l’accession de Donald Trump à la Maison Blanche. «Ça n’a rien à voir», a-t-il dit

«Au contraire, a-t-il poursuivi, nous continuons de croire que la plainte de Boeing est non fondée et que nous allons continuer de nous défendre dans l’attente d’une décision finale» des autorités américaines (en 2018).   

Au-delà de ce conflit qui risquait de dégénérer, le pdg a indiqué que le plus important consistait à garder ouvert le marché américain, responsable à lui seul de 30% des ventes mondiales anticipées pour le CSeries.

La force de vente, la chaîne d’approvisionnement et le service à la clientèle d’Airbus permettront au CSeries de traverser cette période difficile, tout en assurant sa pérennité et le maintien de ses emplois, a soutenu le pdg, sous l’œil attentif des représentants d’Airbus, du gouvernement du Québec, et des employés syndiqués de Bombardier.

Lundi, l’action de Bombardier a connu un léger rebond à la Bourse de Toronto.  À la fermeture, l’action de Bombardier se négociait à 2,36$, en hausse de 1,29%, ou de 0,03$. Depuis un mois, la valeur du titre de Bombardier a reculé de 0,05$ ou de 2,10%.

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