En juin dernier, le taux de chômage du Canada était de 8,6%. Il devrait passer à 9,8% d’ici le quatrième trimestre de 2010, selon les prévisions de l’OCDE. Le Canada suivrait ainsi la tendance haussière qui devrait dominer dans les pays du G7, qui afficheront en moyenne un taux de chômage de 9,6% à la fin de la prochaine année.
Les mesures du gouvernement Harper sont inefficaces
Pourtant, le gouvernement Harper n’a pas chômé pour contrer cette tendance. Il s’est illustré par rapport à d’autres pays en adoptant de nombreuses mesures, comme «des prestations plus généreuses», «un financement additionnel pour la formation des chômeurs âgés, de ceux qui résident dans des communautés vulnérables et de ceux qui n’ont pas le droit à l’assurance-chômage (travailleurs indépendants et chômeurs de longue durée)», ou encore «des incitations financières pour encourager les entreprises à embaucher ou à garder des apprentis et des stagiaires», souligne le rapport de l'OCDE.
Le hic? Les mesures adoptées n’ont eu qu’un «impact assez modéré», en cette période de récession. En effet, le gouvernement Harper s’est avant tout attelé à la stabilisation de l’économie, en misant notamment sur une relance budgétaire «supérieure à la moyenne [des 30 pays membres de l’OCDE]». Cela a globalement nuit aux mesures ponctuelles visant à atténuer l’impact de la récession sur l’emploi, selon les experts de l'OCDE.
Pour bien illustrer ce phénomène, l’OCDE a mis au point un indice de générosité des allocations de chômage. Or, cet indice n’est que de 22 sur 100 pour le Canada, si l’on regarde la moyenne des cinq dernières années. Le Canada se classe ainsi à la 19e place du palmarès des pays les plus généreux, loin derrière la Norvège (indice de 72 sur 100), la Belgique (63) et l’Autriche (59), mais tout de même devant les Etats-Unis (6), bons derniers.
Des travailleurs canadiens vivent sous le seuil de la pauvreté
Ce manque de générosité risque de se traduire ni plus ni moins par un bond de la pauvreté au Canada, selon les prévisions de l’OCDE.
Déjà, le taux de pauvreté est de 13% chez nous, soit l’un des plus élevés des pays membres de l’Organisation. Et le taux de pauvreté des ménages sans emploi s’élève à 65%, soit le plus mauvais après les Etats-Unis.
Pis, même ceux qui travaillent peuvent vivre sous le seuil de la pauvreté. C’est d’ores et déjà le cas de 9% des ménages canadiens dont au moins une personne travaille!
«Le ralentissement en cours de l’économie pourrait avoir un impact particulièrement fort sur la pauvreté au Canada, si le chômage augmente autant qu’on l’anticipe actuellement», préviennent les experts dans leur rapport.
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