La crise pousse les Islandais à voter à gauche

Publié le 24/04/2009 à 00:00

La crise pousse les Islandais à voter à gauche

Publié le 24/04/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne
Quelque 230.000 électeurs sont appelés aux urnes samedi pour renouveler les 63 sièges de l'Althingi, le Parlement monocaméral islandais. Un scrutin convoqué par le gouvernement intérimaire de centre-gauche, aux affaires depuis le mois de février après que des protestations populaires liées à la grave crise financière dans l'île eurent provoqué l'effondrement de la coalition dirigée par le Parti de l'Indépendance.

Alors que le système bancaire est au plus mal et que la dette nationale s'envole, les électeurs devraient voter massivement pour les partis du gouvernement intérimaire de centre-gauche conduit par Johanna Sigurdardottir: l'Alliance sociale-démocrate et Gauche-Verts. Les deux formations ont ainsi de bonnes chances de voir leur coalition devenir majoritaire au Parlement.

"Je ne peux pas récompenser les gens qui ont conduit ce pays à la ruine", explique Svanborg Egilsdottir, une sage-femme dans le sud de l'Islande. "Le vote est le seul moyen dont je dispose pour influer sur la situation."

La crise financière mondiale a durement frappé l'île de 320.000 habitants. Après avoir accumulé une dette massive durant les années de laissez-faire économique et de croissance rapide, les trois principales banques du pays se sont effondrées en l'espace d'une semaine en octobre dernier. Reykyajik a négocié des prêts pour un total de 10 milliards de dollars avec le Fonds monétaire international et certains pays, et la monnaie nationale, la couronne islandaise, a vu sa valeur dégringoler.

Le chômage et l'inflation ont fortement augmenté, et le FMI prévoit une chute de 10% du produit intérieur brut islandais en 2009, ce qui serait le plus mauvais chiffre enregistré par l'ancienne colonie danoise depuis que celle-ci a acquis son indépendance en 1944.

Un sondage Gallup publié vendredi donne les sociaux-démocrates en tête des intentions de vote avec 29%, devant Gauche-Verts avec 27%. Le Parti de l'indépendance, qui avait dominé la vie politique islandaise depuis 1991, est crédité de 23,6%, et le Parti progressiste de 12%.

Un nouveau parti né de la contestation populaire après la chute du système bancaire, le Mouvement des citoyens, ne recueille que 6,5% des intentions de vote. Le sondage, commandité par le radiodiffuseur national RUV et le journal "Morgunbladid", a été réalisé auprès de 2.320 personnes du 20 au 22 avril, mais sa marge d'erreur n'a pas été précisée.

Un résultat conforme à ce sondage devrait permettre à Mme Sigurdardottir, la chef des sociaux-démocrates, de rester Premier ministre. Le leader des Verts, Steingrimur Sigfusson, pourrait toutefois briguer le poste si son parti obtient un résultat meilleur que prévu.

Un autre sondage publié en début de semaine suggère qu'environ 10% des électeurs qui ont voté pour le Parti de l'Indépendance et son ancien chef Geir Haarde en 2007 devraient cette fois exprimer leur mécontentement en votant blanc. La formation conservatrice, au pouvoir pendant 17 ans, est largement considérée par les Islandais comme responsable de la débâcle du système financier dans le pays.

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