L'ombre du Brexit plane sur le salon aéronautique de Farnborough

Publié le 08/07/2016 à 16:06

L'ombre du Brexit plane sur le salon aéronautique de Farnborough

Publié le 08/07/2016 à 16:06

Par AFP

Bombardier tentera de mousser sa CSeries à Farnborough. (Photo: Bloomberg)

L'ombre du Brexit va planer sur le salon aéronautique de Farnborough, qui s'ouvre lundi au sud-ouest de Londres, dans un contexte toujours marqué par la croissance du trafic aérien et par la concurrence entre Airbus et Boeing, que de nouveaux entrants espèrent rejoindre. 

Malgré un fléchissement l'an dernier, les carnets de commandes sont «historiquement au plus haut avec 13 400 avions, dont 94% pour Airbus et Boeing», pointe Alain Guillot, directeur général du cabinet AlixPartners et responsable du département Aéronautique & Défense en France. 

«La demande des compagnies aériennes, en particulier pour les avions monocouloirs moins gourmands en carburant, reste forte», poursuit-il, ce qui «exerce une pression sur les avionneurs, focalisés sur la livraison de leur carnet de commandes record.»

Et même si «nous avons vu l'année dernière une baisse de 30% des prises de commandes», note-t-il, ces dernières représentent toujours sept à huit années de production. 

Cette santé insolente s'appuie sur la progression constante du trafic aérien -en hausse de 6,5% en 2015, selon l'Association internationale du transport aérien (IATA)-, qui double tous les quinze ans.

Pour autant, Farnborough, qui se tient en alternance avec le Bourget, a peu de chances de battre son record de 2014, avec 201 milliards de dollars (181 milliards euros) de commandes fermes et en option.

D'autant que le Brexit est passé par là. 

Pour Jean-Louis Drospy, analyste aéronautique au cabinet Argon Consulting, le «Brexit ne devrait pas avoir de conséquence sur l'évolution mondiale du secteur, qui est portée essentiellement par la croissance du trafic aérien, majoritairement en Asie, Inde et Moyen-Orient». «S'il y en a, (elles) porteraient d’avantage sur le tissu industriel» du secteur en Europe, estime-t-il. 

Pour l'heure, seules les compagnies aériennes éuropéennes ont été affectées, notamment en Bourse. Les industriels ont tenté de prendre du champ, particulièrement Airbus, qui fabrique les ailes de ses avions au Royaume-Uni. Le géant européen va "étudier les conséquences à long terme" du référendum britannique.

Nouvel entrant 

Dans le match qui l'oppose à Boeing, c'est l'Américain qui fait la course en tête à la veille du salon, où se rendra le Premier ministre britannique sortant, David Cameron.

Le géant de Seattle, qui célèbre son centenaire, a enregistré 276 commandes nettes depuis le début de l'année, contre 183 pour son rival européen.

Mais la compétition est plus industrielle que commerciale cette année, avec des montées en cadence de production parfois tendues dans le but de réduire les délais de livraison de leurs appareils.

Les deux géants font aussi face, pour la première fois, à l'arrivée d'un nouvel entrant sur le segment moyen-courrier, qui représente les deux tiers du marché: le CSeries du canadien Bombardier.

Longtemps plombé par des retards et des surcoûts, le Canadien a été revigoré par plusieurs succès commerciaux récents, dont une spectaculaire commande de 75 appareils par Delta Airlines, l'une des plus grandes compagnies américaines.

Bombardier entend opportunément profiter de Farnborough pour médiatiser l'entrée en service de son appareil au profit de la compagnie Swiss, filiale de Lufthansa, le 15 juillet.

«C'est le retour en grâce qui s'amorce», estime Stéphane Albernhe, managing partner au cabinet Archery Strategy Consulting. «Si Bombardier parvient à réussir ce programme économiquement, il n'y aura plus de duopole, sur l'entrée de gamme, il y aura trois offres sur la planète, sans parler des Chinois».

«Dans ce marché saturé, la question pour les compagnies aériennes est, dans certains contextes, avant même de parler de prix, de savoir quand elles seront livrées. Cette recherche de délais plus courts peut être favorable à un nouvel entrant», note-t-il.

Dans le secteur de la Défense, l'événement sera la présentation publique du F-35, l'avion de combat furtif américain qui fait enfin ses débuts internationaux.

Lancé au début des années 1990, ce programme de l'Américain Lockheed Martin est le plus cher de l'histoire militaire, avec un coût estimé au total à près de 400 milliards de dollars pour près de 2 500 appareils à produire dans les décennies à venir.

«Grâce au F-35 notamment, Lockheed Martin va passer de 35% de parts de marché sur tous les avions de combat à 50% à horizon 2025», souligne ainsi Stéphane Albernhe.

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