L'industrie japonaise de l'auto tentée par le ciel

Publié le 16/04/2011 à 00:00, mis à jour le 02/02/2012 à 10:46

L'industrie japonaise de l'auto tentée par le ciel

Publié le 16/04/2011 à 00:00, mis à jour le 02/02/2012 à 10:46

Le déclin de l'industrie automobile pousse nombre d'acteurs japonais de cette industrie à tenter un rapprochement avec l'industrie aérospatiale.

Le mouvement est naissant, mais suffisamment important pour que le gouvernement nippon le remarque et l'encourage, sans toutefois financer les centaines de sous- traitants du secteur de l'automobile, reconnaît Hiroyuki Hatada, directeur adjoint, aérospatiale et défense du ministère de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie du Japon.

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C'est qu'en plus de la crise économique, qui a entraîné une baisse importante des ventes d'automobiles aux États-Unis et en Europe, l'industrie japonaise vit deux transformations profondes. D'abord, le mouvement de délocalisation vers des pays où les coûts de production sont moindres a entraîné de nombreuses fermetures d'usines et, par conséquent, la perte de contrats pour leurs sous-traitants.

Ensuite, les progrès de la voiture électrique sont de mauvais augure pour les usines de constructeurs du Japon. Comme les moteurs électriques sont plus simples à assembler que les moteurs à essence, il est déjà acquis qu'ils seront fabriqués ailleurs, en Malaisie ou au Viêtnam, explique Akinobu Okuda, chef consultant en management et spécialiste de l'industrie du Mitsubishi Research Institute, de Tokyo.

Quand Hiroshima fait de l'oeil à Montréal

Personne ne s'attend à ce que l'industrie automobile puisse fournir autant de travail que par le passé au Japon, même une fois l'économie américaine remise en selle. C'est le cas à Hiroshima, devenue un pôle industriel d'importance dans le secteur de l'automobile. La ville de trois millions d'habitants abrite le siège de Mazda Motor Corp.

Les industriels de cette ville multiplient les visites et les missions industrielles au Québec, depuis trois ans. Ces missions sont organisées en collaboration avec le Japan External Trade Organization (JETRO) et la Ville de Montréal, qui a signé un accord de partenariat avec Hiroshima. Le but avoué : s'inspirer de la grappe aérospatiale québécoise pour diversifier l'économie d'Hiroshima et réduire sa dépendance à l'industrie automobile, explique Randy Summers, un Canadien aujourd'hui à la direction du service de développement économique d'Hiroshima.

" Il y a ici des dizaines d'entreprises importantes qui oeuvrent principalement dans l'industrie automobile, mais qui ne demanderaient pas mieux que de fournir l'industrie aérospatiale. Elles ont la machinerie, elles ne veulent pas devoir l'arrêter ", dit-il.

Le scepticisme demeure

Plusieurs sont sceptiques quant à cette éventuelle conversion des PME japonaises. Shiro Kaida, directeur général, ventes, de la division aérospatiale de KHI, note que malgré leurs similitudes, l'industrie automobile et l'industrie aéronautique sont bien différentes l'une de l'autre.

Au lieu des gros volumes et du travail à la chaîne privilégiés dans le modèle économique de l'industrie automobile, l'aéronautique requiert de ses fournisseurs une production en quantité moindre, mais en qualité et en complexité supérieures. Si la conversion de l'une à l'autre est possible, elle n'est sans doute pas aussi naturelle qu'on ne l'espère.

De son côté, Yashiro Senda, directeur de Jaspa, un consortium de Yokohama regroupant 132 PME de l'aéro- spatiale, estime qu'avant d'intégrer les entreprises de l'automobile à la chaîne d'approvisionnement de l'industrie aéronautique, il vaudrait mieux que le Japon se préoccupe de la survie de ses PME de l'aérospatiale, tout aussi menacées que celles de l'automobile.

Cet article clôt notre série de reportages réalisés grâce à la Bourse Québec-Japon, décernée à Martin Jolicoeur par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, le Foreign Press Center of Japan et le ministère des Relations internationales du Québec.

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