Industrie aérospatiale: L'industrie canadienne s'inspire du Québec


Édition du 14 Juin 2014

Industrie aérospatiale: L'industrie canadienne s'inspire du Québec


Édition du 14 Juin 2014

Par Benoîte Labrosse

Depuis le 17 avril, l'industrie aérospatiale peut compter sur un nouvel acteur national : le Consortium en aérospatiale pour la recherche et l'innovation au Canada (CARIC). « Le CARIC nous permettra de mieux connaître les acteurs de notre industrie au pays et de mettre en commun nos forces pour nous rendre plus compétitifs face au reste du monde », résume Claude Lessard, président de la PME spécialisée dans l'aménagement de cabine de pilotage Delastek et membre du CA par intérim de l'organisation.

L'idée faisait son chemin depuis plusieurs années, mais c'est l'Examen des programmes et des politiques de l'aérospatiale et de l'espace, lancé en 2012 par l'ex-ministre Christian Paradis pour mieux répondre aux enjeux de l'aérospatiale, qui a permis de la matérialiser. « Le Consortium de recherche et d'innovation en aérospatiale au Québec (CRIAQ), qui est appuyé par le gouvernement provincial, fonctionne depuis une dizaine d'années, et il est cité en exemple pour l'efficacité de sa recherche collaborative : nous voulions donc une structure semblable pour améliorer la synergie à l'échelle canadienne », raconte Lucie Boily, vice-présidente, politiques et compétitivité, de l'Association des industries aérospatiales du Canada (AIAC).

À l'image de ce qui se fait au CRIAQ, chaque projet pris en charge par le CARIC réunira au moins deux partenaires industriels et deux universitaires ; le financement proviendra des fonds fédéraux ainsi que de ceux de l'industrie.

« Normalement, pour une PME, ça tournera autour de 20 à 25 % de la valeur du projet, mais ça peut varier », précise Claude Lessard, aussi membre du conseil exécutif du CRIAQ. « Il y aura aussi une part de contribution en nature [in kind], qui peut comprendre des heures d'ingénierie, des matières premières, etc. Il existe des balises, mais ce cadre n'est pas très contraignant et il est très accessible aux PME. »

Le CARIC agira comme une « organisation parapluie », c'est-à-dire qu'il regroupera les autres organismes spécialisés canadiens, dont le CRIAQ. Le consortium attend toujours l'approbation finale du Conseil du Trésor, mais Lucie Boily estime que son budget initial « tournera autour de 4 millions de dollars pour les projets et de 2 M$ pour l'opérationnel ».

Besoins technologiques avancés

Au-delà du territoire concerné, la grande différence entre les deux organismes réside dans le degré de maturité des technologies développées (technology readiness level, ou TRL). « Le CRIAQ travaille surtout dans la recherche fondamentale (TRL 1 à 3), tandis que le CARIC se rapproche de la production en atteignant les TRL 4 et 5, et même 6 », explique Lucie Boily.

« Nous allons développer des technologies pour répondre à des besoins pas encore comblés : des problèmes de dégivrage, la réduction du poids de l'avion, du bruit émis ou des effets sur l'environnement, énumère-t-elle. L'innovation est au coeur de l'aéronautique, donc c'est important de toujours proposer des nouveautés pour rester concurrentiels. »

Le consortium a d'ailleurs profité de la présence d'un millier de chercheurs, d'industriels et d'étudiants au Forum de la recherche du CRIAQ , les 16 et 17 avril dernier, pour tenir sa propre version de l'activité de réseautage. « On y a ciblé de 10 à 15 projets d'envergure nationale, déclare Lucie Boily. Nous serons certainement en mesure d'en annoncer d'ici la fin de l'année. »

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