L'industrie aéronautique épargnée par la catastrophe

Publié le 26/03/2011 à 00:00, mis à jour le 02/02/2012 à 10:39

L'industrie aéronautique épargnée par la catastrophe

Publié le 26/03/2011 à 00:00, mis à jour le 02/02/2012 à 10:39

L'assemblage des ailes du 787 de Boeing se fait par les équipes de Mitsubishi, à Nagoya, à quelque 260 km de Tokyo, au Japon. Photo: Bloomberg

Jusqu'à maintenant, l'essentiel de l'industrie aérospatiale japonaise semble avoir été épargné par le séisme et le tsunami qui ont dévasté une partie importante du pays.

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L'industrie aérospatiale est principalement concentrée autour de Nagoya. Quatrième ville du pays avec une population de 2,2 millions (M) d'habitants - 8 M en comptant sa région métropolitaine -, Nagoya est l'équivalent industriel de Seattle aux États-Unis (siège de Boeing) ou de Toulouse en France (siège d'Airbus). Elle regroupe les principaux donneurs d'ordre en aéronautique du Japon : Mitsubishi Heavy Industries, Kawasaki Heavy Industries, Fuji Heavy Industries, et leurs sous-traitants.

Loin de la catastrophe

À vol d'oiseau, Nagoya est située à 262 km au sud-ouest de Tokyo et à 480 km au sud-ouest de Sendai, cette ville côtière parmi les plus durement frappées par la catastrophe. En raison de cet éloignement relatif, la région semble plutôt bien s'en tirer, si l'on se fie aux différents rapports en provenance des environs. À tel point que dans les jours suivants la catastrophe, des compagnies aériennes comme Lufthansa ont choisi de détourner certains de leurs vols vers son principal aéroport, l'Aéroport international de Chubu.

C'est de cet aéroport, entre autres, que le 747 Dreamlifter de Boeing décolle pour transporter des structures du 787 Dreamliner vers les usines d'assemblage des États de Washington et de Caroline du Sud.

Fuji, Kawasaki et Mitsubishi, partenaires à différents niveaux des principaux programmes de fabrication de Boeing, Embraer, Airbus et Bombardier, soutiennent en choeur que leurs installations de Nagoya et de la région n'ont pas été touchées par le tremblement de terre, le tsunami ou les pannes d'électricité qui ont suivi.

Chose que Clément Fortin est porté à croire. Le pdg du Consortium de recherche en innovation et aérospatiale au Québec (CRIAQ), en visite à l'agence spatiale japonaise (JAXA) au moment du séisme du 11 mars, est convaincu que cet événement ne détournera pas le Japon de son objectif de devenir un acteur important en aéronautique. Il faut dire qu'au moment d'écrire ces lignes, Chubu Electric, la compagnie de distribution d'électricité dans la grande région, n'avait encore annoncé aucune mesure de coupure de courant, contrairement à d'autres régions du pays.

Par ailleurs, la mairie de Nagoya précise sur son site Internet que la région n'a pas été touchée par les " fuites radioactives, conséquences des explosions de la centrale nucléaire de Fukushima ", toujours l'une des principales inquiétudes.

Bombardier et Boeing aux aguets

Néanmoins, des entreprises comme Toyota ont prolongé l'arrêt de plusieurs de leurs activités en raison de la difficulté de certains sous-traitants à fournir leurs pièces dans les délais habituels. De son côté, Bombardier aéronautique continue d'observer de près ce qui se passe chez ses fournisseurs responsables de la fabrication des composantes de ses avions Global et Challenger. La société a fait savoir " qu'au meilleur de sa connaissance ", la catastrophe n'avait occasionné aucun retard de production, de livraison ou d'assemblage dans les usines de Bombardier.

Le chef du programme 787 de Boeing, Scott Francher, cité par Flight Global, confirme les rapports de l'industrie japonaise à l'effet que ses fournisseurs n'avaient dans l'ensemble subi " aucun dérangement majeur " à la suite du séisme. Enfin, Airbus, dont la présence demeure modeste en sol nippon, se dit tout aussi optimiste de voir les choses rentrer dans l'ordre rapidement.

" À première vue, nous n'avons constaté aucun dégât structurel majeur chez nos principaux fournisseurs. Ça a été une grand soulagement. "

- Pat Shanahan, vice-président chez Boeing Commercial Airplanes, le 21 mars

L'AÉRONAUTIQUE AU JAPON : MOINS D'EFFECTIFS, MAIS PLUS DE VENTES

Emplois / Entreprises / Ventes

Japon 30 000 / nd / 14 G $

Québec 36 000 / 236 / 11,5 G $

Canada 79 000 / 500 / 22 G $

SIXIÈME DU MONDE, JUSTE DERRIÈRE LE CANADA

En 2009, le Japon était la sixième puissance aérospatiale, sur le plan des revenus annuels.

États-Unis 192 G $

France 51 G $

Royaume-Uni 36 G $

Allemagne 33 G $

Canada 22 G $

Japon 14 G $

Sources : Deloitte & Touche, Association des industries aérospatiales du Canada (AIAC), Society of Japanese Aerospace Companies (SJAC)

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