Cette mauvaise performance a largement contribué à la perte de 40 milliards de dollars de la Caisse, puisque ce portefeuille représente 11,6 % de l’actif net des déposants à la Caisse (11,3 % en 2007).
En valeur absolue, le portefeuille immobilier a fondu de 3,5 milliards de dollars. La seule perte de valeur des immeubles, revenus de loyers exclus, s’élève à 3,6 milliards, soit 21,9 %.
« Il y en a beaucoup, quand les choses commencent à aller mal, qui ont la tentation d’avoir le crayon léger sur leurs évaluations. C’est pas le cas de la Caisse, a dit le pdg par intérim et ancien vice-président, Immobilier, Fernand Perreault, en conférence de presse. Moi, de toute ma vie, les cadavres dans les garde-robes, je n’en ai jamais gardé. »
En comparaison, le Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario (OMERS), qui a déposé ses résultats le 23 février dernier, a déclaré un rendement de 6 % sur son portefeuille immobilier. Le fonds livre cependant peu de détails : impossible de savoir quelle proportion de leur valeur ses immeubles ont perdu, sans prendre en compte les loyers.
Michel Bouchard, évaluateur au Groupe Altus, participe chaque année à l’évaluation des immeubles de la Caisse. Pour lui, la provision attribuée au portefeuille de la société d’État semble juste. « Peut-être que la Caisse a pris une réserve prudente comparée à d’autres investisseurs immobiliers, qui est tout à fait justifiée, dit-il. Les investisseurs sont nerveux, les prêteurs ne sont plus là : c’est certain que l’immobilier est affecté. Je ne pense pas que M. Perreault a appuyé trop fort sur le crayon rouge. »
M. Perreault a par ailleurs souligné que les revenus de loyer du porte-feuille immobilier de la Caisse sont en progression et le seront probablement encore en 2009. Ils sont passés de 994 millions à 1,076 milliard de dollars.
Visionnez les extraits de la conférence de presse de la Caisse de dépôt concernant l'immobilier