L'arrêt du financement fédéral de l'Institut du Chrysotile réclamé

Publié le 23/01/2009 à 00:00

L'arrêt du financement fédéral de l'Institut du Chrysotile réclamé

Publié le 23/01/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne
Dans une lettre envoyée au premier ministre Stephen Harper, les spécialistes ont demandé que soit interrompu le financement de l'Institut du chrysotile, affirmant qu'il s'agit d'un "gaspillage de fonds publics" qui entache la réputation scientifique et morale du gouvernement ainsi que celle de la population canadienne et qui "expose des innocents" aux dangers de l'amiante pour leur santé.

L'amiante chrysotile canadien est à 95 pour cent exporté dans les pays en voie de développement, qui s'en servent dans la construction en le mélangeant avec du ciment, une pratique interdite ailleurs dans le monde. Or, indiquent les signataires, l'Institut prétend à tort que l'amiante chrysotile disparaît une fois mélangé au ciment, niant les données d'institutions scientifiques internationales et exposant les citoyens de ces pays à un carcinogène mortel.

"C'est là une affirmation absurde et non fondée, une information déformée, obsolète et hors contexte, contraire à celle que diffusent cinq grandes institutions scientifiques au sujet des risques de l'amiante chrysotile pour la santé", peut-on lire dans la lettre.

Les spécialistes y citent l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'Organisation internationale du travail (OIT), l'Agence de protection de l'environnement des Etats-Unis (EPA), l'agence fédérale américaine responsable de la recherche et des recommandations en santé et sécurité au travail qu'est le National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH) ainsi que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

"L'Institut du chrysotile censure les rapports d'organismes scientifiques du Canada, du Québec et de partout dans le monde, qui sont respectés et pour qui l'amiante chrysotile est un carcinogène mortel. Dans le contexte de la construction dans les pays en développement, il n'est pas possible de l'utiliser d'une façon sûre", dénoncent les experts canadiens.

Selon les spécialistes, en finançant l'Institut du chrysotile, le gouvernement fédéral participe à sa propagande trompeuse.

L'Institut du chrysotile a répliqué, en fin d'après-midi vendredi, que ces accusations ne représentaient rien de plus qu'une nouvelle attaque de la part du lobby anti-amiante, après qu'il eut échoué cet automne à faire inscrire le chrysotile sur la liste des produits dangereux de la Convention de Rotterdam.

"Leurs accusations sont grossières, jamais l'Institut n'a mentionné que le chrysotile est inoffensif, pas plus qu'il n'a procédé à la distorsion de données scientifiques", s'est défendu le président de l'Institut du chrysotile, Clément Godbout, par voie de communiqué.

"L'Institut fait état d'études qui font une distinction entre les différentes fibres et le niveau de risque qui leur est associé, des informations que ces militants refusent de considérer et souhaitent cacher, car elles nuisent à leur propagande en faveur d'un bannissement global", poursuit M. Godbout.

Mais les spécialistes de la santé concluent leur lettre en indiquant que le gouvernement fédéral devrait plutôt transformer son financement en un fonds de développement économique durable ainsi qu'une aide à la transition professionnelle pour les travailleurs de cette industrie qui se meurt.

Plus de 90 pour cent des travailleurs de l'amiante ont été mis à pied, soulignent les spécialistes, et les quelque 550 ouvriers restants travaillent à temps partiel et ont subi des réductions de salaires. La compagnie minière LAB Chrysotile, de Tetford Mines, s'est même placée sous la protection de la loi sur les faillites, en 2007.

"Cela n'a aucun sens d'utiliser l'argent des contribuables pour promouvoir l'industrie de l'amiante chrysotile apparemment moribonde au Québec", lancent les experts.

Ils soulignent qu'au cours des 25 dernières années l'Agence de développement économique du Canada et le ministère des Ressources naturelles du Québec ont donnée plus de 20 millions $ à l'ancien Institut de l'amiante, qui a été rebaptisé Institut du chrysotile en 2004. Le gouvernement fédéral s'est également engagé, en février 2008, à lui verser une subvention de 750 000 $ sur trois ans.

La lettre, à l'entête de l'Université Laval, est signée par cinq professeurs des universités Laval, d'Ottawa, de l'Alberta et Simon Fraser en Colombie-Britannique, un médecin de l'Hôpital Mount Sinaï de Toronto ainsi qu'une conseillère en droits de la personne au groupe de réflexion Institut Rideau des affaires internationales, basé à Ottawa.

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