J.-P. Gagné : un système pourri jusqu'à l'os

Publié le 05/08/2009 à 00:00

J.-P. Gagné : un système pourri jusqu'à l'os

Publié le 05/08/2009 à 00:00

Par Jean-Paul Gagné

La Ville de New York a relevé les omissions et les tromperies fiscales de Lehman depuis 1996. La réclamation de la Ville comprend aussi les intérêts sur les taxes impayées.

Deux grandes questions :

1. Pourquoi la Ville de New York ne s’est pas mieux occupée de ses affaires ? On dit que Richard S. Fuld jr, qui a été chef de la direction de Lehman pendant 15 ans, était un ami du maire de New York, Michael R. Bloomfield. Cela dit, ce n’est pas au maire de collecter les taxes municipales.

2. N’est-il pas au plus haut point scandaleux que Lehman, une firme milliardaire (avant la crise financière) n’ait pas payé son dû à la ville où elle avait son siège social ?

Rémunération de Richard S. Fuld

Personnage impressionnant, ambitieux et influent du gratin de la finance new-yorkaise, Richard S. Fuld jr. s’est toujours très bien occupé de ses finances personnelles.

Quand il a comparu à Washington (le 5 octobre 2008) pour s’expliquer sur la faillite de Lehman, Richard S. Fuld s’est fait mettre sous le nez qu’il avait empoché 484 M$ en salaires, boni et options, entre 2000 et 2007.

Qui plus est, selon Forbes, sa rémunération pour 2008, année de la faillite de Lehman, aurait été de 72 M$.

Quatre jours avant la faillite

Pire, ce haut personnage faisait partie des trois dirigeants de Lehman (un autre était George H. Walker, cousin de George W. Bush) qui ont demandé des « paiements spéciaux » de 20 M$ quatre jours avant la mise en faillite de leur société. Fuld avait envoyé au diable (dans un courriel) une personne qui leur avait suggéré de renoncer à cette demande.

Pendant ce temps, la haute direction de Lehman négociait des milliards d’aide du gouvernement américain pour éviter la faillite. Mais le gouvernement a permis la faillite de Lehman, même s’il avait avancé des milliards aux autres géants financiers de Wall Street, dont les systèmes de rémunération sont tout aussi excessifs que ceux de Lehman.

Tout cela est ahurissant.

Et tout ce qu’on peut espérer, c’est que l’administration Obama tienne son bout dans son intention de rendre plus raisonnable la rémunération des dirigeants des grandes sociétés.

Mais ce sera très difficile, car il lui faudra obtenir les appuis de la Chambre des représentants et du Sénat, dont les membres sont grassement entretenus par les grandes sociétés. De plus, les législateurs de Washington ont d’autres priorités pour le moment, dont la réforme du système de santé.

Si rien ne se fait aux États-Unis sur plan, il sera alors très difficile sinon impossible d'éliminer les excès dans la rémunération des dirigeants canadiens.

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