Exporter vers l’Europe, c’est la croix et la bannière

Publié le 16/10/2008 à 00:00

Exporter vers l’Europe, c’est la croix et la bannière

Publié le 16/10/2008 à 00:00

Par Olivier Schmouker

L’un des principaux problèmes rencontrés par les entreprises concerne les normes distinctes entre le Canada et l’Union européenne. «Des entreprises de chez nous produisent des cosmétiques à base d’huile de pétales de roses, mais il nous est interdit de les commercialiser au Canada, car les normes sont distinctes», déplore Vanya Trifonova, vice-présidente de la Global Bulgarian Business Network Association.

Idem dans l’autre sens. «Il y a plein de pièges dans les réglementations européennes, pièges dans lesquels les entreprises canadiennes peuvent facilement tomber. Il existe en Europe des normes environnementales qu’un Canadien n’imagine même pas, par exemple», dit Bernard Colas, avocat associé du cabinet Colas Moreira Kazandjian Zikovsky.

Les coups de frein proviennent de l'Europe

D’où vient ce problème de normes? Tout simplement du fait que l’accord cadre de coopération commerciale et économique signé en 1976 entre le Canada et l’Union européenne est devenu obsolète. «Il existe encore cependant un certain nombre d’entraves au commerce et à l’investissement dans les deux directions», reconnaît Dorian Prince, ambassadeur de l’Union européenne au Canada, en poste depuis 2006.

À cela s’ajoute une certaine pesanteur politique pour résoudre les problèmes. Raymond Bachand, le ministre québécois du Développement économique, a indiqué hier qu’il ne fallait pas s’attendre à grand-chose de la rencontre entre MM. Harper et Sarkozy. «Il faut que les 27 États membres de l’Union européenne s’assoient pour donner le mandat à Bruxelles de faire progresser le partenariat avec le Canada. Après ça, Bruxelles décide», dit-il, en ajoutant que cela pouvait encore prendre plusieurs mois.

«Les coups de freins sont toujours venus de l’Europe, pas du Canada. Une baisse tarifaire, par exemple, est généralement perçue par les Européens comme une menace pour leur marché intérieur, en particulier en ce qui concerne l’agriculture», explique Roy Maclaren, ex-ministre du Commerce International (1993-96) et chercheur à l’Université de Calgary.

Selon M. Maclaren, tant le Canada que l’Union européenne auraient pourtant tout à gagner à rénover leur accord cadre. Si l’on supprimait les tarifs douaniers, les exportations du Canada vers l’Europe augmenteraient de 16%, et inversement, les exportations européennes vers le Canada bondiraient de 34%. Autre avantage pour le Canada : cela diversifierait ses marchés d’exportation, ce qui serait pertinent au moment où l’on constate une chute de la consommation de la part des Américains.

Un site Web pour y voir plus clair

En attendant, les entrepreneurs canadiens et européens redoublent d’efforts pour surmonter les obstacles entre eux. «Trois entreprises d’Anjou ont commencé à nouer des liens avec des homologues de la Montérégie-Est. Elles travaillent dans les cosmétiques, la production de matériel agricole et la fabrication de béton allégé», dit François Chiron, chargé de mission pour le Comité d’expansion économique de Maine-et-Loire, en France.

«Pour l’instant, elles en sont aux premiers pas, aux premières rencontres d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique. Il s’agit de réseautage, pas encore de négociation de contrat», ajoute-t-il.

De son côté, le ministère québécois du Développement économique vient de mettre au point un site Web destiné aux PME souhaitant faire des affaires en Europe, en collaboration avec la Chaire Jean-Monnet en intégration européenne de l’Université de Montréal. Le site EuroAffaires propose une foule d’informations pratiques, dont les différentes normes mises en place dans chacun des 27 pays de l’Union européenne.

«Ce site représente deux années de travail. Maintenant qu’il est lancé, nous avons hâte de voir quelle sera la réaction des entrepreneurs à qui il est destiné», dit Mirentxu Aguerre, coordonnatrice de la Chaire, tout en présentant son site au millier de visiteurs du Carrefour Europe, qui réunit à Montréal des chambres de commerce canado-européennes.

À la une

Cynthia Hamel-Kropf: «Créer un mouvement de communauté»

Mis à jour à 09:28 | lesaffaires.com

GÉNÉRATION D'IMPACT. Voici les visages de la deuxième cohorte d’intrapreneurs.

Une forme Ă©mergente d'entrepreneuriat: l'innerpreneur

EXPERT INVITÉ. Il apporte déjà un sens différent au travail. Et il pourrait transformer le marché de l’emploi.

Bourse: Wall Street ouvre en nette baisse, déstabilisée par Meta et le PIB

Mis à jour il y a 43 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto ouvre en baisse de plus de 150 points.