EADS met les gaz pour conquérir le marché américain

Publié le 02/07/2012 à 10:23, mis à jour le 02/07/2012 à 12:12

EADS met les gaz pour conquérir le marché américain

Publié le 02/07/2012 à 10:23, mis à jour le 02/07/2012 à 12:12

Par AFP

Un Airbus A320. [Photo : Bloomberg]

Douze ans après sa création, le géant européen de l'aéronautique et la défense EADS accélère sa stratégie d'implantation sur le plus riche marché au monde en décidant d'assembler des Airbus aux États-Unis.

Ce faisant, il engage une bataille qui s'annonce homérique avec Boeing, un adversaire qui ne retient pas ses coups et attaque Airbus devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Créé en 2000 en réponse à la concentration des industriels de la défense américains après la fin de la guerre froide, EADS talonne Boeing en termes de chiffre d'affaires total, commercial et militaire.

Il n'a cependant encore qu'une fraction du marché américain des avions commerciaux et une présence modeste sur le marché de la défense.

"Nous n'avons jamais caché que notre stratégie était d'accroître notre implantation industrielle (...) aux États-Unis, qui représentent le plus grand marché au monde pour l'aéronautique et la défense et le resteront pendant de longues années", a déclaré Tom Enders, le patron EADS.

En construisant une chaîne d'assemblage de monocouloirs en Alabama, Airbus espère se donner une identité américaine qui lui ouvrira de nouvelles perspectives de marché.

Le précédent Eurocopter

Eurocopter, autre filiale d'EADS, l'a précédé en ouvrant en 2004 une usine d'assemblage à Columbus, au Mississipi. Deux ans plus tard, elle décrochait un contrat pour fournir 345 hélicoptères légers Lakota à l'armée de terre. Eurocopter est désormais numéro un des hélicoptères non-militaires aux états-Unis, avec 50% du marché.

Eurocopter a acquis en 2011 la société de services canadienne Vector, consolidant son emprise sur le continent nord-américain. Astrium, la branche espace d'EADS, s'est emparé la même année de la société de services de télécommunications Vizada, active aux Etats-Unis.

"Faire des affaires aux États-Unis signifie dans une grande mesure avoir une implantation locale", a commenté Guy Anderson, analyste de IHS Jane's. "Le problème c'est que l'image compte beaucoup et tout repose sur la façon dont vos concurrents vous présentent".

Boeing ne s'est pas privé de réaffirmer dès vendredi qu'Airbus détruisait des emplois en Amérique avec les "aides illégales" qu'il reçoit des gouvernements européens.

Le géant américain avait déjà présenté le constructeur européen comme un "Français" indésirable quand Airbus avait obtenu un contrat de 35 milliards de dollars pour remplacer les avions ravitailleurs de l'US Air Force.

Boeing avait obtenu que le Pentagone revienne sur sa décision après une campagne sans merci, où l'on a vu un élu américain refuser que "les aviateurs américains doivent apprendre le français pour piloter un avion américain", rappelle M. Anderson.

Cette bataille a été pleine d'enseignements sur le processus d'acquisition du Pentagone, a commenté M. Enders. "Nous nous sommes fait des appuis solides", a déclaré le patron d'EADS, qui dirigeait à l'époque Airbus.

"Localiser des emplois en Amérique du nord simplifie un tout petit peu les discussions avec les institutions gouvernementales pour obtenir des contrats ou faciliter des acquisitions", a estimé Yan Derocles, analyste chez Oddo Securities.

Guy Anderson prévoit qu'EADS va viser les marchés de protection des frontières, de cybersécurité, ou de services par satellites.

"Compte tenu de la taille du marché américain, même si le budget de la défense est amputé, ils peuvent capter des parts de marché intéressantes", a estimé M. Derocles.

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