Malgré les doutes qui s’élèvent de plus en plus, Bombardier dit continuer de planifier l’entrée en service de ses premiers avions CSeries pour 2013.
Le président et chef de la direction de Bombardier Aéronautique, Guy Hachey, l’a répété hier au cours d’un discours qu’il présentait à Ottawa, à l’occasion de l’ouverture du premier Forum canadien de l’aérospatial. Ce forum se poursuit aujourd’hui.
«Bien que nous ayons écoulé un part importante de la réserve de temps dont nous disposions pour le CSeries, nous demeurons déterminés à respecter la date de son entrée en service, prévue pour 2013», a-t-il déclaré avant d’ajouter: «Attachez vos ceintures, puisque le CSeries va bientôt s’envoler.»
Le scepticisme des observateurs a commencé à se faire plus présent à la suite d’un salon de l’aéronautique, tenu à Las Vegas en octobre dernier. À cette occasion, M. Hachey avait expliqué que l’entreprise ne disposait plus de marge de manœuvre pour respecter son échéancier de livraison.
«L’échéancier est serré, c’est vrai. Je me devais de dire la vérité. Mais j’ai aussi affirmé avec force que nous nous sommes commis pour 2013 et que nous allons tout faire pour respecter cette échéance», s’est expliqué hier M. Hachey, après sa présentation.
Qu’à cela ne tienne, dans un rapport publié il y a un peu plus de dix jours, l’analyste David Tyerman, de Canaccord Genuity, y est allé d’une prévision de retard.
Précisément, ce dernier a écrit que la livraison du premier CSeries (CS100) ne se fera guère plus tôt qu’au cours du troisième trimestre de 2014, et que son deuxième modèle (CS300) ne devrait être attendu avant le troisième trimestre de 2015.
Bombardier, a expliqué M. Tyerman, entre actuellement dans une phase critique de son développement, au cours de laquelle l’entreprise devra procéder à l’assemblage, aux essaies et aux derniers ajustements de l’appareil avant la livraison.
Une phase où les possibilités de problèmes sont décuplées. Les commandes de vol, les systèmes électriques et avioniques, les ailes en matériaux composites (une première pour Bombardier), un fuselage fabriqués en Chine, sont autant d’éléments qui risquent d’entraîner de nouveaux délais. Et cela, sans compter les problèmes encore inconnus par l’entreprise que l’intégration finale de l’ensemble des composants de l’appareil risque de faire apparaître, soutennait M. Tyerman.
Dans ces conditions, écrivait-il, il serait plus juste de s’attendre à une entrée en service, non pas en 2013, mais au cours du troisième trimestre de 2014.
