Bombardier (Tor., BBD.B) a annoncé ce matin devoir ajuster à la baisse la cadence de production de sa famille d’avions d’affaires Global, ce qui risque bien d’entraîner de nouvelles mises à pied à ses installations de Montréal et de Toronto.
En appel conférence ce jeudi, avant la tenue de son assemblée annuelle, le président Alain Bellemare, a indiqué que les commandes des Global 5 000 et 6 000 provenant majoritairement d’Amérique latine, de Chine et de Russie connaissaient une baisse qui force l’entreprise à réagir en conséquence.
Le président et chef de la direction n’a pas précisé l’importance des ajustements de cadence à venir, ni l’impact que ces derniers auront, autant sur les finances de l’entreprise que sur son niveau de main-d’œuvre.
«Ces informations pourront être communiquées à notre personnel bientôt», a répondu le pdg après l’ assemblée des actionnaires, refusant de préciser du même souffle si les mises à pied éventuelles seraient inférieures ou non au chiffre de 1 000. Actuellement, la production des Global 5000 et 6000 occupe quelque 4 500 employés à Montréal, Toronto et Quérétaro, au Mexique.
La cadence de production de la famille d’avions de Global a été accrue de plus de 50% au cours des deux dernières années. L’an dernier, Bombardier a livré près de 80 de ces appareils, accaparant la moitié du marché mondial de cette catégorie aussi occupée par des concurrents comme notamment, l’américaine Gulfstream.
«Ce n’est pas anormal. Ce genre d’ajustements arrive constamment, a répondu M. Bellemare. Nous voulons simplement nous ajuster à la nouvelle réalité (…) et nous assurer, ce faisant, de poser les bons gestes qui nous permettront de conserver la valeur de ces appareils et nos parts de marchés.»
Les ventes du Challenger, un autre gamme d’avions d’affaires, connaît un meilleur succès commercial actuellement, alors que sa gamme Learjet, assemblés à Wichita aux États-Unis, demeure lui sous observation. La production des Learjet 85 a d’ailleurs été arrêtée il y a plusieurs mois.
Alain Bellemare dit vouloir procéder à la réduction de cadence, tout en maintenant le développement de ses nouveaux modèles d’avions d’affaires de nouvelles générations, les Global 7000 et 8000. Déjà échaudée avec les retards du CSeries, Bombardier refuse aujourd’hui d'identifier une date de mise en service précise pour ces nouveaux Global.
Depuis le début de l’année, l’action du manufacturier canadien s’est dépréciée de 1,77$ ou de 42,65%. À la suite de la diffusion des résultats de ce matin, et de la décision de l’entreprise de lancer en Bourse sa division Transport (ferroviaire) en Allemagne, l’action de Bombardier bondissait de 0,10$ ou de 4,20% peu après 14h00, pour s’établir à 2,48$.
