Bombardier: les marchés s'impatientent, l'action plonge

Publié le 13/02/2014 à 12:06

Bombardier: les marchés s'impatientent, l'action plonge

Publié le 13/02/2014 à 12:06

Pierre Beaudoin, président et chef de la direction de Bombardier, a tenté ce matin de rassurer les analystes financiers, insistant de plus en plus afin d'obtenir réponse à leurs interrogations. Photo: Bloomberg

Malgré des promesses de jours meilleurs chez Bombardier, l’inquiétude augmente parmi les analystes et investisseurs à la suite de résultats trimestriels inférieurs aux attentes et de questions laissées sans réponse.

Peu avant midi, l’action de Bombardier trébuchait de 41 cents ou de plus de 10% à la Bourse de Toronto, pour s’établir à 3,63$. À l’ouverture des parquets ce matin, son titre se négociait à 3,72$.

En conférence téléphonique ce matin, les analystes financiers ont martelé de questions la direction de Bombardier, se montrant souvent insistants afin de forcer l’avionneur à clarifier plusieurs réponses vagues entourant entre autres le développement de sa nouvelle gamme d’avions CSeries.

La nature des problèmes justifiant le dernier report de livraison de l’appareil, l’état réel des dépenses de développement du programme CSeries et la baisse importante de marges bénéficiaires de sa division aéronautique, sont autant de sujets qui usent de plus en plus manifestement la patience des analystes.

Moody's et S&P réagissent

Pour la période de trois mois terminée le 31 décembre, Bombardier a dégagé un bénéfice net ajusté (qui sert de référence aux analystes) de 129M$ US ou 0,07$ par action, comparativement à 181M$ US ou 0,10$ l’action à la même période l’an dernier.  Les analystes sondés par Bloomberg tablaient en moyenne sur un bénéfice de près de 0,11$ US par action (0,108$ cents).

Le bénéfice net s'est établi à 97M$US ou 0,05$ par action, tandis que Bombardier avait encaissé une perte de 4M$ ou 0,01$ l'action au même trimestre l'an dernier.

Pour l’avenir, Bombardier n’anticipe plus que 5% (comparativement à 6%) de marge bénéficiaire pour sa division aérospatiale, et de 6% environ pour sa division ferroviaire. Son objectif à plus long terme demeure à 8%.

Il n’en fallait pas plus pour que la Fiancière Banque Nationale abaisse sa cible de 0,75$ l'action à 4,00$ et que l’agence Moody’s baisse la note des titres de dettes de Bombardier, de Ba2 à Ba3, et que Standard  & Poor’s abaisse sa cote de crédit de BB à BB-.

L’agence de New York déplore la baisse des liquidités de l’entreprise en 2013 et prévoit pour 2014 une autre baisse des flux de trésorerie disponibles de l’entreprise. Le report de l’entrée en service de la famille CSeries à la deuxième moitié de 2015 devrait entraîner des coûts supplémentaires au programme.

Standard & Poor’s prévient qu’elle pourrait encore revoir son évaluation à la baisse advenant l’annonce d’un nouveau report de mise en service, l’incapaicité de l’entreprise d’améliorer ses marges bénéficiaires de ses deux divisions (aérospoatial et ferroviaire) et d’accroître ses flux de trésorerie après 2015.

Maintenant 4,4G$US

En conférence téléphonique, le président et chef de la direction de Bombardier, Pierre Beaudoin, a expliqué le développement des sa nouvelle famille allait bon train, malgré les retards, et que les coûts de développement augmenteront de 750M$US (outillage) et de 300M$ supplémentaires, en incluant les frais d’emprunt capitalisés.

La direction de l’entreprise parle maintenant d’un programme d’une valeur de 4,4 G$US, comparativement à 3,4G$US lors de son lancement (devenus depuis 3,9G$ suivant de nouvelles normes), mais continue de soutenir respecter les balises de son plan d’affaires. 

À ce jour, le CSeries a accompli une centaine d’heures de vol d’essai sur les 2 400 heures requises avant son entrée en service, maintenant prévus d’ici 24 mois. Résultat du dernier report: l’entreprise a procédé récemment à 1 700 mises à pied.

La direction de Bombardier a précisé que les reports de production n’entraîneraient aucune augmentation de l’aide financière apportée par les gouvernements au développement de la nouvelle gamme d’avions de Bombardier.

Carnet de commandes

Enfin, après des changements de personnels dans la direction des ventes de la famille CSeries, Pierre Beaudoin a dit s’attendre à la réalisation prochaine de nombreuses ventes d’avions CSeries. «La motivation est là. Nous jugerons sur la base des résultats.»

Bombardier a livré 60 avions d'affaires et 21 avions commerciaux au quatrième trimestre, comparativement à 60 appareils d'affaires et 16 avions commerciaux au trimestre comparable de 2012.

Le carnet de commandes actuel de Bombardier Aéronautique s'élève à un montant record de 37,3G$ US au 31 décembre, comparativement à 32,9G$ US un an plus tôt.  En conséquence, la direction a confirmé une augmentation de la cadence de production de ses avions régionaux (CRJ), refusant d’en dire d’avantage.

À la une

Teck Resources affiche un profit en baisse au 1T

Il y a 34 minutes | La Presse Canadienne

Vancouver — Teck Resources (TECK) a annoncé que son bénéfice du premier trimestre a ...

Pas besoin d’être le meilleur pour gagner

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, réussir en entrepreneuriat ne nécessite pas d’être le meilleur dans son marché

Gain en capital: ne paniquez pas!

Édition du 10 Avril 2024 | Charles Poulin

IL ÉTAIT UNE FOIS... VOS FINANCES. Faut-il agir rapidement pour éviter une facture d'impôt plus salée?