Bombardier devra trouver un autre transporteur pour réaliser le véritable baptême de la CSeries. La compagnie aérienne suédoise Braathens Aviation AB, qui devait être le premier transporteur à utiliser la nouvelle gamme d’appareils, demande à Bombardier de modifier le calendrier de livraisons. Elle ne veut tout simplement plus être le premier à faire voler cet appareil.
Braathens a commandé 10 avions CSeries à Bombardier en 2011 avec une option pour 10 autres appareils. La valeur totale du contrat, si les options sont exercées, s’élève à 1,37 G$. À l’époque, Bombardier n’avait pas précisé l’échéancier de livraisons.
Dans un rapport trimestriel diffusé en ligne et dont l’agence Bloomberg a pris connaissance, l’entreprise a dit avoir informé Bombardier qu’elle ne désirait plus être l’opérateur inaugural de l’appareil. «En raison de l’incertitude croissante, nous sommes en train de discuter des changements possibles au calendrier de livraisons».
Malmo Aviation (Malmv), unité locale de Braathens, devait prendre livraison des premiers appareils en juillet ou en août de l’année prochaine, selon l’analyste Konark Gupta, de Macquarie Capital Market, interrogé par Bloomberg.
Un porte-parole de Bombardier, Marc Duchesne, a indiqué vendredi à La Presse Canadienne qu'il ne s'agissait pas d'une mauvaise nouvelle pour l'entreprise, soulignant que des transporteurs aériens prenaient souvent ce genre de décision.
Il a ajouté qu'il n'avait "jamais été confirmé par écrit" que Malmv devait être la première entreprise à recevoir un avion CSeries, mais que les dernières discussions allaient "en ce sens".
Le programme de développement de la CSeries a rencontré de nombreux obstacles. Les essais en vol ont été repoussés à deux occasions. Puis Bombardier a dû cesser en mai les essais en vol du futur appareil après qu’un incendie se soit déclaré dans l’un des moteurs. L’entreprise a affirmé à quelques reprises que ces essais allaient reprendre dans les prochaines semaines.
Bombardier a dit récemment pouvoir débuter la livraison du plus petit modèle, la CS100, dans la deuxième moitié de 2015 et le plus grand, la CS300, six mois plus tard. L'interruption des essais en vol de trois à quatre mois, à supposer qu'ils reprennent en septembre, compromet les espoirs de l'entreprise montréaise de respecter ses échéanciers, selon l'analyste Kornark Gupta.
Le carnet de commandes de la CSeries compte un engagement pour 513 appareils, dont 203 commandes fermes. Bombardier souhaite atteindre 300 commandes fermes avant les premières livraisons de l'appareil.
En après-midi, à la Bourse de Toronto, le titre de Bombardier cotait à 3,71 $, en recul de 1,85 pour cent.
Avec La Presse Canadienne et Bloomberg
