Bombardier: décote de Moody's, Standard & Poor's et Fitch ne bougent pas

Publié le 13/02/2015 à 14:23, mis à jour le 13/02/2015 à 16:15

Bombardier: décote de Moody's, Standard & Poor's et Fitch ne bougent pas

Publié le 13/02/2015 à 14:23, mis à jour le 13/02/2015 à 16:15

Par La Presse Canadienne

Moody's a décoté Bombardier vendredi.

Il faudra vraisemblablement du temps à Bombardier (TSX:BBD.B) avant de rassurer les grandes agences de notation, qui estiment que la marge de manoeuvre de la société montréalaise est désormais quasi inexistante.

Si Moody's a décoté la société, Standard & Poor's réaffirmé vendredi sa cote de «B+» avec perspectives négatives, soulignant au passage que l'entreprise devra faire preuve d'une exécution presque parfaite en 2015.

«Si les performances de l'année ne correspondent pas à nos attentes et prévisions (...) il est très probable qu'il y ait une décote de notre part», a affirmé en entrevue l'analyste de Standard & Poor's Jamie Koutsoukis.

En plus de voir Pierre Beaudoin céder le poste de président et chef de la direction à Alain Bellemare, Bombardier a l'intention de recourir aux marchés pour obtenir jusqu'à 2,2 milliards $.

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De son côté, Dominion Bond Rating Service (DBRS) n'a pas modifié sa cote de BB (faible), mais son analyste Viktor Vorobiev a fait savoir que les perspectives «négatives» étaient maintenant plus importantes qu'au début de l'année.

Standard and Poor's, qui avait décoté l'entreprise le mois dernier dans la foulée de l'interruption du programme Learjet 85, a prévenu vendredi que Bombardier devrait mettre fin à ses «problèmes d'exécution» dans sa division aéronautique.

«Nous ne sommes pas surpris du montant (à obtenir), a observé Mme Koutsoukis. Un autre retard (dans la CSeries) va accroître la pression sur les liquidités et Bombardier ne peut pas se permettre d'autres importantes sorties de capitaux.»

Moody's abonde dans le même sens, justifiant sa décote par les importantes dépenses en capital et les retards dans des programmes comme celui de la CSeries. Dans une note de recherche, un vice-président, Darren Kirk, écrit que Moody's va suivre Bombardier de près au cours des prochaines semaines.

«Les sommes requises pour compléter le programme de la CSeries devrait faire en sorte que l'entreprise utilisera probablement plus qu'un milliard de dollars en flux de trésorerie en 2015», souligne-t-il.

Standard & Poor's et Moody's s'inquiètent de voir les coûts du nouvel avion commercial de Bombardier atteindre 5,4 milliards $ US, par rapport à 4,23 milliards $ US, puisque les essais en vol ont été interrompus pendant plus de trois mois en raison de l'explosion d'un moteur.

DBRS a soulevé de son côté que la division du transport ferroviaire était capable d'absorber certains retards, mais qu'un autre problème qui retarderait les premières livraisons de la CSeries - prévues d'ici la fin de l'année - serait «intolérable».

Quant à la possible «consolidation de l'industrie» évoquée par les dirigeants de Bombardier, Mme Koutsoukis ne croit pas que cette déclaration se traduira nécessairement la vente d'actifs.

«L'entreprise a utilisé une certaine formulation pour faire comprendre au marché qu'elle est ouverte aux propositions et qu'elle évalue ses options», observe-t-elle.

De son côté, Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, a évoqué dans un rapport des partenariats, entre autres avec la Chine, pour des appareils comme les appareils CSeries ou Q400.

À l'instar de plusieurs analystes, Mme Koutsoukis accueilli favorablement l'arrivée d'Alain Bellemare - qui a passé 18 ans chez United Technologies - à la tête de Bombardier.

L'analyste de Standard & Poor's estime que M. Beaudoin a réalisé qu'il y avait des problèmes du côté de la division aéronautique et qu'il était nécessaire d'agir.

«M. Bellemare est très respecté dans ce secteur, a-t-elle dit. C'est un pas dans la bonne direction.» 

Personne n'était disponible du côté de Fitch pour commenter. L'agence de notation a réitéré son évaluation de «BB-», qui est toutefois accompagnée perspectives négatives.

Entre-temps, l'action de Bombardier reculait vendredi après-midi de 8 cents, soit 3%, à 2,61 $ à la Bourse de Toronto.

Il s'agit d'une glissade beaucoup moins importante que celle survenue après l'annonce de la suspension du programme Learjet 85, le mois dernier, et du licenciement d'environ 1000 personnes. Le titre de Bombardier s'était alors rapproché d'un creux de six ans.

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