Bombardier coupe encore; l'action plonge

Publié le 15/01/2015 à 14:40

Bombardier coupe encore; l'action plonge

Publié le 15/01/2015 à 14:40

Pierre Beaudoin, prtésident et chef de la direction de Bombardier. (Photo: Bloomberg)

La direction de Bombardier continue de mettre à l’épreuve la patience des investisseurs, après avoir annoncé ce matin de nouvelles mises à pied massives, la troisième du genre à survenir au cours des douze derniers mois.

Peu avant midi jeudi, l’action du manufacturier canadien d’avions et de trains avait chuté de plus de 27% à la Bourse de Toronto, pour s’établir à 3,05$. Une chute que son président et chef de la direction, Pierre Beaudoin, a refusé de commenter lors d’une conférence téléphonique à l’intention des analystes et de la presse financière.

Selon les données compilées par Bloomberg, Il s’agissait là de la pire dégringolade boursière de l’entreprise depuis septembre 1988.

Tôt ce matin, la direction de Bombardier a annoncé la suppression de 1 000 emplois supplémentaires à ses sites de production de Wichita, au Kansas, et de Querétaro, au Mexique, résultant de sa décision de mettre sur la glace toutes les activités développement du Learjet 85, un biréacteur d’affaires de huit passagers, en développement depuis 2009.

Cette «pause», selon le terme employé par l’entreprise, est devenu nécessaire en raison de la faiblesse des commandes du Learjet 85, et une révision importante des prévisions de Bombardier. On parle d’une réduction de 20% des marges d’exploitation de sa division aéronautique, de 5% à 4%, et d’une baisse similaire, passant de 6% à 5%, des marges de sa division Transport.

En conséquence, le site de Wichita perd 620 travailleurs, tandis que celui de Querétaro en perdra 380. Après les coupes complétées, chacun de ces emplacements ne comptera plus que 1800 travailleurs. Il s’agit des troisièmes coupes massives de personnels en près d’un an.

Après les 1 700 suppressions de postes en décembre 2013, expliquées par le retard du programme CSeries, le groupe a réduit ses effectifs de 1 800 personnes durant l'été dans le cadre d’une réorganisation de toutes ses activités aéronautiques. La division Transport, surtout située en Europe, a subi pour sa part des supressions de quelques 900 emplois.

L’entreprise comptabilisera au quatrième trimestre 2014 une charge spéciale avant impôt d’environ 1,4 G$US, liée principalement à la dépréciation des coûts de développement du Learjet 85, et une provision pour indemnités de départ d’environ 25M$US sera comptabilisée à titre d’élément spécial au premier trimestre 2015.

Faisant face aux questions serrées des analystes, la direction de l’entreprise a tenté de limiter les dégâts tant bien que mal, répétant sur tous les tons que l’avenir de l’entreprise n’était pas en jeu, et que ses difficultés actuelles ne pouvaient s’expliquer par le développement chaotique de sa nouvelle gamme d’avions CSeries.

Le niveau d’endettement de Bombardier et l’état de ses liquidités inquiètent particulièrement les analystes, qui ont tous abaissé leur cible. Cameron Doerksen, de la Financière Banque nationale, s’attend à ce que le prix de son action demeure bas jusqu’à ce que se dissipent les inquiétudes du marché sur le niveau de liquidité de l’entreprise.

Son niveau de liquidité est maintenant «une question clé pour la bonne tenue de l’action», a écrit dans un rapport pour sa part, Joseph Nadol, analyste pour le compte de JPMorgan Chase & Co. Malgré le frein imposé au développement du Learjet 85, ce qui devrait réduire les dépenses de l’entreprise, l’état des liquidité de Bombardier demeurent «très vulnérables», écrit pour sa part, l’analyste de BMO Marché des capitaux, Fadi Chamoun.

Sur ce, M. Beaudoin a déclaré pouvoir continuer de compter sur des «liquidités de 2,4G$US» et des «capacités de crédit de 3,8G$US». Pierre Alary, vice-président principal et chef de la direction financière de Bombardier, a pour sa part assuré que l’entreprise demeurait en communication constante avec les agences de crédit. Ce dernier n’a pas donné de détails sur la teneur actuelle de ces discussions.

La direction de Bombardier assure que cette dernière nouvelle n’aura aucun impact sur les effectifs de Bombardier au Québec et qu’elle maintenait son objectif de livraison des premiers modèles de sa nouvelle gamme d’avions CSeries au cours de la deuxième moitié de l’année en cours. Demeure également sur les rails, le développement de ses avions de gamme Global 7000/8000.

Questionné sur le départ soudain de Ray Jones, grand patron des ventes de la division aéronautique, la semaine dernière, seulement un an seulement après le remplacement de Chet Fuller dans ces mêmes fonctions, M. Beaudoin a répondu qu’il s’expliquait par «des raisons personnelles» et que Bombardier travaillait actuellement à son remplacement.

Peu avant 14:30, l’action du constructeur se négociait à 3,24$ à la Bourse de Toronto, une baisse de 21,74$, ou 0,90$, par rapport à son prix de clôture mercredi. Depuis un an, la valeur de son titre a reculé de 6,76%.

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